La filière déchets en lutte pour un statut national
Conscients de leurs métiers à hauts risques santé, mais aussi de l'importance cruciale de leur rôle en matière d'environnement, les travailleurs de la filière... Lire la suite
«En pleine crise sanitaire et alors que l'on demande des moyens pour que les agents de propreté travaillent dans de bonnes conditions, on vient encore nous massacrer ! On n'est pas d'accord », peste François Ngiangika, secrétaire général des agents de propreté, entouré ce lundi 1er mars au matin par une centaine de ses collègues venus protester devant l'hôpital Cochin, à Paris.
La mobilisation touche six autres établissements parisiens de l'Assistance publique des Hôpitaux de Paris (Necker, Georges Pompidou, Saint-Antoine, Hôtel Dieu, Corentin et Diderot) et réunit au total plusieurs centaines de salariés. «Dans le cadre de son dernier appel d'offres, l'AP-HP demande à Challancin de baisser ses prix de 30%», dénonce François.
«En conséquence, la société a pris la décision de ne pas prolonger les CDD, dont certains là depuis plus de deux ans, et face cette diminution d'effectifs, ils se mettent à muter le personnel d'un endroit à l'autre en fonction des besoins. Et comme l'AP-HP exige aussi des prestations plus importantes, on demande encore plus de travail à encore moins de travailleurs. Ça fait beaucoup.» Moins par moins… ça fait plus.
D'autant qu'à cette baisse annoncée des effectifs, s'ajoute la fin de l'application des accords de site passés avec les salariés et donc des acquis obtenus. «À Necker, on a réussi à obtenir un quatorzième mois de salaire et une prime de panier, mais dans d'autres hôpitaux, il y a des salariés qui sont là depuis plus d'un ou deux ans et qui n'ont pas même de treizième mois », explique le représentant syndical qui revendique «le maintien des effectifs et des acquis et l'harmonisation des salaires pour tous».
«L'AP-HP tire les prix vers le bas et cela a des impacts sur la qualité des prestations de propreté et sur les conditions de travail des agents », confirme Isabelle Callec, secrétaire CGT à l'hôpital Saint-Antoine, qui «soutient à fond» les grévistes. La CGT de Cochin, quant à elle, a écrit à la direction de son établissement pour s'inquiéter des dangers que peuvent entraîner ces baisses d'effectifs.
Forts de ces soutiens des syndicats CGT de l'AP-HP, les travailleurs de Challancin ont finalement obtenu satisfaction au terme de cinq jours de grève. Ils sont arraché, notamment, le treizième mois pour tous, une majoration les dimanches et jours fériés, une prime d'assiduité ainsi que le maintien de leurs acquis et de tous les effectifs.