Racisme au travail : l’urgence d’agir
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« Bonsoir à tous, quelques nouvelles de Théo : le moral et la santé ne sont pas bons, Théo a des douleurs et encore des difficultés à trouver le sommeil. Il ne s'alimente pratiquement pas malgré le tas de cadeaux et de nourritures que vous lui offrez chaque jour. » Tel était le message qu'on pouvait lire sur la page Facebook « Justice pour Théo » mardi 14 février à 19 heures. Théodore Luhaka, dit Théo, 22 ans, a été violemment agressé par des policiers sous prétexte d'un refus d'obtempérer, le 2 février 2017 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).
« Les faits qui se sont déroulés à Aulnay sont d'une exceptionnelle gravité. Mais ils sont loin d'être isolés. Il est temps d'y porter un coup d'arrêt, temps de réaliser qu'au-delà des faits incriminés, c'est l'ordre public lui-même qui est mis en cause, et, avec lui, la sécurité de toutes et tous. Nous rappelons avec force que la loi puise sa force dans le fait qu'elle vaut pour tous et que la République n'a d'avenir que dans le respect de sa devise », écrivent les organisations qui appellent au rassemblement le 18 février, à 15 heures place de la République à Paris et dans toute la France.
Valérie Beno a lancé une pétition, il y a une semaine demandant des peines exemplaires pour les quatre policiers impliqués dans l'affaire Théo, qui a récolté quelque 128 000 signatures. « Je suis une militante et en vingt ans de bénévolat dans le 20e arrondissement de Paris, j'en ai vu des violences policières mais jamais aucune plainte à l'IGPN [la police des polices, NDLR] n'a abouti. Je vois en permanence des contrôles en pleine rue. Des jeunes contre un mur humiliés par des fouilles au corps devant des dizaines de riverains. Quatre jours de coma pour un, une oreille arrachée pour un autre. J'estime qu'à un moment l'uniforme ne donne pas tous les droits, il reste des policiers intègres et je les salue, il y a aussi des jeunes intègres, donc pas d'amalgame. »
Si, comme durant les défilés contre la loi « travail », certains élus ou médias mettent l'accent sur les poubelles brûlées ou les vitrines explosées lors des manifestations qui ont suivi l'agression de Théo, la ficelle n'a pas vraiment prise. Les casseurs ? « Là n'est pas le cœur du sujet », tranchait Louis-Georges Tin, à la tête du Conseil représentatif des associations noires, sur France 24, le 13 février, rappelant que selon un rapport de l'ACAT (ONG chrétienne de défense des droits de l'homme créée en 1974), les Noirs et les Arabes étaient sept fois plus exposés que les autres aux bavures policières mortelles. Le même jour, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, déclarait au micro de France Inter : « C'est un fait de société. Il faut le traiter à la hauteur de l'enjeu. » Pour l'instant, ce n'est pas le cas pour la majorité des « bavures » policières. Ainsi, des personnalités réclamaient justice le lendemain, dans un appel lancé par le site Quartiers XXI, suite à la mort d'Adama Traoré, 24 ans, lors de son arrestation en juillet dernier à Beaumont-sur-Oise.
Pour la Fédération de l'éducation, de la recherche et de la culture (Ferc) CGT (4), « l'arrêt de la surenchère des violences ne passera que par la reconnaissance des faits, par la condamnation de leurs auteurs, sans impunité, par l'égalité de traitement et le respect pour toutes et tous ». Elle conclut : « Le respect de l'État de droit et de ses représentant.es par les jeunes exige la réciprocité pour l'ensemble des citoyen.nes de ce pays sans considération d'âge, de couleur de peau, d'origine sociale ou encore de sexe. ».
À l'initiative des familles de victimes des violences policières, une marche est prévue le 19 mars à 14 heures place de la Nation à Paris. Tout un chacun est appelé à marcher pour la justice et la dignité comme, il y a plus de trente ans, certains marchaient de Marseille à Paris pour l'égalité et contre le racisme, après qu'un jeune des Minguettes fut grièvement blessé par un policier.
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