La CGT à l'épreuve
Personne ne s'y trompe, c'est bien l'enjeu des difficultés que traverse la CGT. Gardons cependant à l'esprit que ce qui rassemble les adhérents et les sympathisants du syndicat le plus fermement opposé aux politiques antisociales est bien plus important que ce qui aujourd'hui les divise. Les élections dans la fonction publique l'ont montré : au plus fort de la campagne de « révélations » concernant le secrétaire général, la CGT recule légèrement mais demeure la première organisation représentative des agents titulaires et non titulaires de la fonction publique.
LES SALARIÉS, LE PAYS ET LE SYNDICALISME ONT BESOIN D'UNE CGT FORTE
À la lecture des messages de militants qui parcourent les réseaux sociaux, l'inquiétude est palpable : un repli de l'audience de la CGT serait redoutable au moment où le projet de loi dit « Macron » se propose de démanteler un peu plus les droits des salariés et l'un des moyens de les défendre : les prud'hommes.
La CGT va bientôt fêter ses 120 ans d'existence. Tout au long de son histoire, elle a su résister avec succès à toutes les tentatives extérieures de réduire son influence et son action. L'histoire montre aussi qu'elle est bien plus fragile lorsque des conflits internes l'agitent. L'attachement de ses militants, forgé dans une adversité qui jamais ne se dément, aiguise parfois à l'excès la dimension affective et passionnée des débats qui parfois les opposent.
Comment surmonter la crise actuelle en évitant les pièges de la division et ses effets ? C'est la question que devra trancher le Comité confédéral national prévu en janvier. Décision importante s'il en est car, au-delà du légitime souci de préserver l'unité de la CGT, il en va de l'intérêt du mouvement social dans son ensemble.
Il serait d'autant plus regrettable que la CGT s'affaiblisse au moment même où ce qu'elle soutient depuis des années acquiert une crédibilité certaine. De la Belgique, où les salariés se lèvent contre les mesures d'austérité de leur gouvernement, à l'Italie, où la grève générale est suivie à 60 %, en passant par la Grèce, l'Espagne, l'Allemagne… partout l'austérité est combattue et rassemble de plus en plus d'oppositions.
Les salariés, le pays et le syndicalisme ont besoin d'une CGT forte. Soyons sûrs que ses militants et ses dirigeants sauront répondre à cette exigence.
Lire le dossier « Pour comprendre ce qui se passe à la CGT » sur le site confédéral CGT