Malouma aurait pu se contenter de suivre la voie tracée par son père, musicien, poète et érudit, et la tradition familiale des iggawen (griots maures). Mais cette femme au timbre profond, qui joue de sa voix comme d'un instrument, s'accompagnant de la ardin, cette sorte de harpe réservée aux femmes dans son pays est aussi une femme qui a des opinions, qu'elle n'a jamais cessé d'exprimer haut et fort, quoi qu'il puisse lui en coûter.
Dès son plus jeune âge, elle affirme un caractère indépendant et bien trempé, et sort la musique traditionnelle de son carcan.
Elle ne cessera depuis lors d'ouvrir ses compositions à de multiples influences, dont le blues maure et toutes les composantes d'une société mauritanienne mosaïque.
C'est en France, en 2003, avec le label Marabi et le festival Musiques métisses qu'elle gravera sur disque (Dunya) cette fusion et que nous aurons la chance de l'interviewer.
Ses engagement pour le droit des femmes, la défense des exclus, la nécessaire évolution des mœurs et la liberté pour la jeunesse de son pays ne lui vaudront pas que des amitiés.
Cependant, la qualité de sa musique ne faiblit pas, et ses quatre albums(« Desert of Eden », « Dunya », « Nour » et « Knou ») sont autant de joyaux étincelants qui réussissent un mélange inédit entre tradition et modernité et font d'elle indéniablement la plus grande chanteuse de son pays.
Surnommée « la chanteuse du peuple », Malouma est une battante, une femme solaire dont les qualités vocales et humaines se doublent d'un engagement de tous les instants, pour la protection de l'environnement, contre la guerre et l'indifférence alors que les enfants de la terre d'Afrique meurent sur des embarcations de fortune en mer…
Avec « Knou » et ses mélodies envoûtantes, Malouma signe un album de toute beauté où elle invite quelques amis, comme le rappeur-slammeur Sankofa, l'Orchestre national de Barbès où le pianiste Mike Del Ferro. A découvrir d'urgence !
Kamyad. Kam 1401.
Knou