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Le Medef joue la montre et pressurise sur le gouvernement

12 avril 2016 | Mise à jour le 16 février 2017
Par | Photo(s) : Cécile Leducq
Le Medef joue la montre et pressurise sur le gouvernement

La quatrième séance de négociation le 7 avril a confirmé le fossé entre la volonté unanime des syndicats d'accroître les recettes de l'Unedic et le refus du patronat d'assumer ses responsabilités dans le déficit du régime. Le Medef traîne des pieds et multiplie les provocations pour faire pression sur les débats de la loi « travail ».

Si ce quatrième round de négociation n'a pas permis véritablement de parler des choses qui fâchent, à savoir les dépenses, mais surtout les recettes du régime, en revanche, le gouvernement a une nouvelle fois pris la main pour orienter la négociation.

Face à la volonté unanime des syndicats de taxer le recours aux contrats précaires, Manuel Valls est venu au secours du Medef en annonçant aux organisations étudiantes le 11 avril l'inscription dans la loi « travail » d'une surcotisation obligatoire des contrats courts qui concernent 87 % des embauches de jeunes. Le premier ministre a aussi invité syndicats et patronat à étudier une modulation des contributions patronales à l'assurance chômage, donc une baisse du taux de cotisation sur les CDI.

Une option qui permettrait au Medef d'accéder à la revendication des syndicats sans bourse délier par un simple jeu à sommes nulles et qui ne répond donc pas aux exigences portées par la CGT d'accroître les ressources de l'assurance-chômage.

Car tel est l'enjeu pour la CGT qui a présenté ses principales propositions permettant de réaliser 2 milliards de recettes nouvelles. Notamment une surcotisation des contrats courts (une proposition soutenue par tous les syndicats), la taxation des ruptures conventionnelles des seniors, le déplafonnement des cotisations et des allocations, actuellement appliquées sur la part de salaires inférieure à 12 872 € mensuels.

Le choix de l'impasse

Cette séance a aussi donné le sentiment que le Medef voulait conduire les négociations dans une impasse afin de faire pression sur le gouvernement pour que ce dernier ne cède plus aucune modification du projet de loi « travail ».

C'est ainsi qu'après trois séances consacrées à définir les économies à réaliser par les intermittents du spectacle, le Medef a orienté la discussion sur un sujet tombé du ciel. Les négociateurs ont ainsi trouvé sur la table un document rédigé par l'Unedic à partir des propositions des économistes Pierre Cahuc et Corinne Prost. Les deux chercheurs du Conseil d'analyse économique proposent de réformer les règles de calcul de l'indemnisation dans le cas de cumul entre emploi et allocations chômage.

Qui a demandé cette simulation et mis ce sujet à l'ordre du jour ? Les syndicats, qui soupçonnent le patronat, n'ont pas obtenu « de réponse claire », regrette Sophie Binet, membre de la délégation CGT. « Mais le Medef a souhaité l'annexer aux autres documents. CQFD… »

Le Medef a aussi donné le sentiment de préparer le blocage des négociations en réclamant de manière provocatrice à l'État une intervention sur plusieurs thèmes (baisse de la contribution de l'Unedic au service public de l'emploi, cotisations obligatoires des établissements publics…) comme il l'avait fait sur la question des annexes VIII et X relatives aux intermittents du spectacle.