Les Bibs de France et de Navarre devant le siège de Michelin
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Pari tenu pour la FTM-CGT. Les assises de l'automobile qui se déroulaient au siège de la confédération à Montreuil ont rassemblé 260 participants représentant 90 syndicats des différentes branches de l'automobile. Après les grandes mobilisations contre la loi « travail », l'impact du 49.3 est loin d'avoir été digéré par les militants CGT qui cherchent à dépasser l'effet de sidération. Un effet que conforte encore la signature d'accords de compétitivité dénoncés par la seule CGT. De Smart à Renault, les syndicalistes témoignent, chiffres à l'appui, de l'arnaque des promesses d'embauches contre la flexibilité. La loi El Khomri facilite la multiplication de ces « accords-chantage » qui sacrifient salaires et conditions de travail au nom de l'emploi.
Denis Bréant, organisateur des assises pour la FTM-CGT, livre ses impressions au sortir des deux journées de débats : « Face aux difficultés à mener les luttes, il était important de pouvoir discuter en toute franchise et d'avoir des partages, voire des confrontations, d'idées. Et ce, notamment en continuant à lier les syndicats des donneurs d'ordres et des sous-traitants pour les appréhender en termes de perspectives. Et on s'aperçoit que si le syndicat est seul à mener des perspectives, c'est beaucoup moins efficace que lorsque c'est mené de concert entre l'équipementier et le constructeur. Les interventions ont montré qu'il y avait à la fois ce besoin d'échanges et la volonté de mener la lutte.»
Outre les accords de compétitivité, les négociations en cours sur le nouveau dispositif conventionnel dans la métallurgie ont fait réagir la salle. Il y a quelques jours, la CGT métallurgie a quitté la table des négociations face au refus du patronat de la métallurgie, l'UIMM, de prendre en compte ses propositions, en matière de classifications notamment. Des participants au débat ont noté la difficulté de faire mesurer les enjeux de ces négociations aux salariés, qui pour la plupart sont dans l'ignorance du contenu de la négociation. Classifications, déroulement de carrière, prime d'ancienneté sont pourtant des éléments majeurs du salaire, qui, avec l'emploi, sont les principales préoccupations des travailleurs de la branche. La période des NAO actuellement en cours est donc propice à relancer ces revendications. Dans le même temps, la FTM-CGT appelle à des mobilisations en territoire et dans les entreprises dans la semaine du 27 février au 3 mars. Elle entend faire monter la pression autour des propositions CGT et pour une convention collective nationale du XXIe siècle.
Ce n'est donc pas le renoncement, mais bien la volonté de rallumer la flamme qui s'est exprimée. Une volonté qui passe par le renforcement de la CGT dans toutes les catégories de salariés et par une présence des militants sur le terrain. Après les assises de l'automobile, de nombreux militants du secteur prendront toute leur place aux assises de l'industrie prévue le 22 février à la cité des Sciences de la Villette à Paris.
« Nous savons d'ores et déjà qu'il y aura des grèves dans l'automobile pour la journée de l'industrie le 21 mars », annonce Denis Bréant, qui estime que « tant qu'on n'arrivera pas à bloquer les boîtes et l'économie, nous aurons du mal à faire réagir le patronat et le gouvernement. » Pour cette raison, le calendrier des actions décidées lors de ces assises ne s'arrêtera pas au 21 mars mais ira jusqu'en juin, où sera organisée une journée d'action dans l'automobile contre la précarité, pour des embauches et les salaires. Une journée qui devrait se traduire par des blocages chez des constructeurs.
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