Coups de sang en série à la fonderie de Bretagne
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La grève à l'appel de la CGT Renault sur le site logistique de Villeroy (Yonne) et la cohue du blocage des camions sonne comme un coup de semonce. C'est la première action concertée entre les salariés des trois fonderies de l'automobile en lutte et ceux de la maison-mère Renault qui s'est déroulée ce jeudi 20 mai 2021.
Débarqués en car de leurs régions respectives, les fondeurs de MBF à Saint-Claude (Jura), des Fonderies de Bretagne à Caudan (Morbihan) et des Fonderies du Poitou à Ingrandes (Vienne) ont pu partager devant le site Renault de Villeroy un grand et intense moment de solidarité. Stéphane Flégeau, dirigeant de la FTM – CGT ne cache pas sa satisfaction quant à la réussite de cette action, alors que les salariés des sites concernés sont pour beaucoup à bout de nerfs.
Ceux de MBF Saint-Claude, notamment, dont quatre d'entre eux ont décidé la veille d'engager une grève de la faim devant Bercy, ou ceux de la fonderie de Bretagne où des salariés ont laissé filtrer leur intention de détruire du matériel de l'usine. : « On a décidé collectivement de réunir les trois fonderies en lutte étant donné qu'ils ont Renault comme dénominateur commun. Le blocage du site logistique de Renault aura un impact sur les finances du groupe. On laisse entrer les salariés, mais pas les camions et on a pu interpeller la direction générale quant à la situation de ces trois entreprises. »
Fonderies automobiles : cas d'école d'une relation toxique et destructrice
Pour la fonderie de Bretagne, la réunion avec la direction de Renault qui s'est tenue le 19 mai 2021 n'a donné aucun résultat. La CGT y a avancé ses arguments pour expliquer pourquoi la fonderie de Bretagne devait rester dans le groupe Renault ainsi que la nécessité d'une augmentation des volumes. Droit dans ses bottes, la direction a réaffirmé sa solution qui passe par la reprise du travail en attendant un éventuel repreneur. Quant aux volumes, aucune concession non plus sur cet aspect. Un dialogue de sourd donc.
Pour ce qui est de MBF Saint-Claude, une délégation a bien été reçue à Bercy par Agnès Panier-Runacher le 19 mai aussi, mais de même aucune solution industrielle n'a été évoquée par la ministre, si ce n'est un dispositif d'accompagnement des licenciements. Le dossier de MBF Saint-Claude doit être examiné par la Justice la semaine prochaine.
Un seul repreneur potentiel s'est manifesté, mais n'a pas reçu le soutien des pouvoirs publics. D'où la colère et le désespoir des salariés de l'entreprise, dont quatre d'entre eux ont entamé une grève de la faim. Nail Yalcin, dirigeant CGT, est l'un d'entre-eux : « Chez MBF, cela fait 50 jours que nous luttons sans que le gouvernement réagisse. Nous voulons que PSA cesse les délocalisations et que Renault respecte les engagements qu'il avait pris sur les volumes. Nous demandons à Bruno Le Maire une nouvelle table-ronde et en attendant nous resterons chaque jour devant Bercy de 10h00 à 18h00. » Nail reconnaît cependant que l'action de Villeroy lui a fait du bien : « C'était très fort cette action où nous étions au moins 300 devant Renault. »
David Leblond-Maro, délégué CGT de Renault Villeroy est lui aussi pas mécontent d'avoir contribué à cette action des fondeurs : « On a appelé à deux heures de grève minimum par solidarité avec nos camarades des fonderies parce qu'ils sont aussi dans le giron de Renault. Quant au site de Villeroy, nous sommes aussi confrontés à un danger avec l'annonce d'un nouveau schéma logistique qui nous mène droit dans le mur. Nous perdrions la desserte de l'international avec le risque d'une forte baisse d'activité ici même d'ici un an ou deux. »
Avec les tensions fortes de ces dernières semaines, les salariés des fonderies ont pu ainsi mesurer ce jour qu'ils étaient loin d'être isolés dans leur combat. Stéphane Flégeau le souligne encore : « Toute la logistique de l'initiative du 20 mai a été organisée par le syndicat CGT de Renault Villeroy qui a pis part à cette action. C'est un exemple concret de comment doivent se passer les convergences et la solidarité dans la CGT face à la situation. »
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