Mégabassines : une répression hors-norme
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La venue à la Préfecture de Rouen, vendredi dernier, de trois ministres, Élisabeth Borne, Agnès Buzyn et Thierry Guillaume pour lancer un « comité pour la transparence et le dialogue » suite à la catastrophe qui a touchée l'usine Lubrizol dans la nuit du jeudi 26 septembre ne suffira pas à faire retomber l'inquiétude de la population.
« Le gouvernement s'est donné bonne conscience en envoyant ses représentants rassurer la population, mais c'était juste un coup de com' », regrette Pascal Morel, secrétaire général de l'Union départementale CGT de Seine-Maritime. D'autant plus amer que la rencontre, à laquelle devaient assister les organisations de la société civile, y compris syndicales, s'est terminée en « réunion entre ministres, députés, sénateurs et représentants de la préfecture et de la mairie ».
Quant aux paroles rassurantes, « mobilisation pour le suivi dans la durée de toutes les conséquences de cette catastrophe » (Borne), « impact sanitaire réel mais modéré… plus personne n'est hospitalisé » (Buzyn), « indemnisation des agriculteurs et des industries agroalimentaires dans les tous prochains jours » et « prélèvements négatifs pour le lait » (Guillaume), elles peinent à convaincre. « On n'est pas plus avancé sur les réponses que l'on n'a pas eu », déplore Pascal.
Il n'est pas le seul. Le soir même, plusieurs dizaines de producteurs laitiers déversaient leur production devant la Préfecture. Et le lendemain, samedi 12, ils étaient 1 500 à battre le pavé rouennais à l'appel du Collectif Lubrizol, dont l'UD CGT 76 est l'une des initiatrices.
Avec, plus de deux semaines après le double incendie qui a ravagé Lubrizol et l'entreprise voisine Normandie Logistique et ce nuage noir, épais et nauséabond, qui a déversé suies et déchets toxique sur la région et ce jusque dans le Nord, voire la Belgique et les Pays-Bas, toujours les mêmes slogans : « Lubrizol coupable, État complice ! », « On veut la vérité, Lubrizol doit payer ! »… Les mêmes craintes quant à leur santé, les mêmes questions, dont la liste ne fait qu'allonger au fil des jours et des informations qui arrivent au compte-gouttes.
Les rapports présentés jeudi dernier par l'Agence nationale de sécurité sanitaire et de l'alimentation (Anses) et l'Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris) recommandant d'inclure dans les substances jusque là recherchées des nouveaux produits toxiques tels que, entre autre, l'arsenic ou les phtalates, le mercure, le plomb ou les dioxines et les fibres d'amiante et à sortir de l'urgence pour effectuer des prélèvements de terre en profondeur ou des analyses d'eau dans la durée venant sérieusement renforcer les inquiétudes.
« Depuis cet incendie, on est dans l'émotion or ce dossier va être très long », prévient cependant Pascal Morel, rappelant que celui concernant l'explosion de l'usine AZF de Toulouse – 31 morts, 2 500 blessés – passera devant la Cour de cassation en novembre prochain. Soit 18 ans après les faits. La « vérité » viendra-t-elle plus tôt cette fois-ci ? Les quelque 130 riverains, entreprises et communes environnantes ayant déposé plainte pour « mise en danger de la vie d'autrui » l'espèrent.
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