Emmanuel Macron maintient son cap et déroule son programme
En réponse à la crise des gilets jaunes et à l'issue du grand débat, le chef de l'Etat a annoncé plusieurs mesures, le 25 avril. Analyses et réactions de la CGT. Lire la suite
Des chiffresSelon un sondage Ifop publié le 21 avril par le JDD, 54 % des Français sont opposés à l'idée de travailler plus. 75 % des personnes proches de LREM et 84 % des répondants proches des Républicains (LR) sont d'accord avec l'idée de travailler plus tandis que 62 % des sympathisants du PS, 65 % de ceux de La France insoumise et 67 % de ceux du Rassemblement national y sont opposés.
Les disparités sont également importantes selon l'âge des répondants. En dessous de 35 ans, 56 % sont opposés à l'idée de travailler plus, une proportion sensiblement la même que dans la population de 35 ans et plus (53 % contre). Mais les différences s'accentuent au sein de ce deuxième sous-groupe : parmi les 50-64 ans, l'opposition à l'idée de travailler plus grimpe à 65 %, tandis qu'à l'inverse parmi les 65 ans et plus, 67 % des personnes interrogées sont pour.
Alors que 55 % des artisans et commerçants sont favorables au fait de travailler plus, le taux tombe à 29 % chez les ouvriers. Les dirigeants d'entreprises approuvent l'idée à 61 %, mais ils ne sont que 39 % parmi les salariés du privé, 35 % parmi ceux du public et 26 % parmi les chômeurs.
L'incendie de Notre-Dame épargnera-t-il aux Français de travailler plus ? Cette question en forme de boutade n'en est pas vraiment une puisqu'on sait déjà que parmi les annonces du chef de l'État attendues dans son allocution de jeudi, figure celle de « travailler davantage ».
En guise de réponse au grand débat et à la crise des gilets jaunes, Emmanuel Macron devrait évoquer « des réductions de notre dépense publique », « la suppression de certaines niches fiscales » ainsi que « la nécessité de travailler davantage » afin de financer la baisse d'impôts qu'il envisage.
Quant à la forme que prendrait ce nouvel effort réclamé aux salariés… Nathalie Loiseau, l'ancienne ministre des Affaires européennes qui mène la liste présidentielle pour le scrutin du 26 mai n'a pas précisé s'il s'agirait de l'abandon des 35 heures, de l'augmentation des années de cotisation retraite ou de la suppression d'un jour férié. Mais « on ne peut pas continuer à laisser les choses en l'état », a-t-elle insisté.
Plusieurs membres du gouvernement avaient soufflé le chaud et le froid ces dernières semaines assurant que la réforme des retraites ne toucherait pas à l'âge légal de 62 ans et évoquant un possible allongement de la durée du travail ou un recul de l'âge de départ à la retraite pour financer la prise en charge de la dépendance.
Cette mesure, potentiellement explosive dans un contexte social déjà très dégradé où les gilets jaunes en première ligne n'ont cessé de réclamer de pouvoir vivre de leur travail ces derniers mois, pose bien sûr, la question du financement de la perte d'autonomie, qu'elle soit liée à l'âge ou au handicap.
Un des grands défis des démocraties occidentales face à l'allongement de la vie. Sauf qu'il s'agit également de « ne pas perdre sa vie à la gagner » pour beaucoup de Français. Alors que la réforme des 35 heures avait permis de créer du travail, de la mobilité, c'est « le gagner plus pour gagner plus », cher à Nicolas Sarkozy, qui revient comme une doxa aux résultats pourtant discutables et limités… Rien de neuf, donc.
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