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SCÈNE

Paroles ouvrières

26 avril 2014 | Mise à jour le 3 mai 2017
Par | Photo(s) : DR
Paroles ouvrières

Ecrits et interprétés par Nicolas Bonneau, les récits de « Sortie d'usine», donnent chair à la petite comme à la grande histoire du monde ouvrier. Fils d'ouvrier, il a collecté la parole de retraités, d'actifs, de syndiqués, de cheminots, d'infirmières, de cadres ou de patrons…

Créée en 2006, la pièce écrite et interprétée par Nicolas Bonneau, « Sortie d'usine », est reprise sur Paris.

Son spectacle se veut une immersion dans la parole ouvrière, passée et présente, à la rencontre de Gilbert Simoneau, soudeur à la retraite, de Catherine, sa femme qui travaille dans la confection, d'un tuilier, d'un délégué syndical… Autant de récits qui donnent chair à la petite comme à la grande histoire du monde ouvrier.

 

 

EXTRAIT DU SPECTACLE

La question a souvent été posée au cours de ces derniers mois :
Pourquoi un tel sujet ?
« Pourquoi tu fais ça ? » ont demandé nombre d'ouvriers lors du collectage.
« Un spectacle sur l'usine, hum, intéressant« , ont répondu certains autres.
« Ça intéressera personne ton truc ! »

D'autres encore ont dit :
«Pour qui il se prend celui-là, pour parler de l'usine, il est pas ouvrier ! », et en général, ce n'était pas des ouvriers non plus.
Alors se pose la question de la légitimité de cette prise de parole.
Et puis, on ne se la pose plus, parce qu'en parler, et essayer de le faire honnêtement, c'est déjà y répondre.

Un soir, mon père est rentré en disant :
– « C'est fini, j'arrête l'usine, je me barre ».
On a rigolé. Ça fait dix ans qu'il dit ça.
 » C'est fini, j'arrête, j'en ai marre d'être pris pour un con. » 
« Il te reste plus que dix ans à tirer, tu peux bien aller jusqu'à la retraite, pourquoi tu fais des histoires », a dit ma mère.
Et il a arrêté son métier de soudeur.
J'ai trouvé ça tellement courageux.
Je me suis rendu compte que je ne m'étais jamais demandé ce qu'il avait fait pendant ces 35 dernières années.
Je me suis souvenu qu'à l'école, en face de profession des parents, je mettais « employé d'usine », parce que j'avais honte d'écrire OUVRIER.

…………………………………………………………………………………….
« Sortie d'usine », de Nicolas Bonneau, mise en scène de d'Anne Marcel, du 24 avril au 18 mai, au Grand Parquet, 35, rue d'Aubervilliers, Paris,

Créée en 2006, la pièce écrite et interprétée par Nicolas Bonneau, « Sortie d'usine », est reprise sur Paris.
Son spectacle se veut une immersion dans la parole ouvrière, passée et présente, à la rencontre de Gilbert Simoneau, soudeur à la retraite, de Catherine, sa femme qui travaille dans la confection, d'un tuilier, d'un délégué syndical… Autant de récits qui donnent chair à la petite comme à la grande histoire du monde ouvrier.

 

 

 

EXTRAIT DU SPECTACLE

La question a souvent été posée au cours de ces derniers mois :
Pourquoi un tel sujet ?
« Pourquoi tu fais ça ? » ont demandé nombre d'ouvriers lors du collectage.
« Un spectacle sur l'usine, hum, intéressant« , ont répondu certains autres.
« Ça intéressera personne ton truc ! »

D'autres encore ont dit :
«Pour qui il se prend celui-là, pour parler de l'usine, il est pas ouvrier ! », et en général, ce n'était pas des ouvriers non plus.
Alors se pose la question de la légitimité de cette prise de parole.
Et puis, on ne se la pose plus, parce qu'en parler, et essayer de le faire honnêtement, c'est déjà y répondre.

Un soir, mon père est rentré en disant :
– « C'est fini, j'arrête l'usine, je me barre ».
On a rigolé. Ça fait dix ans qu'il dit ça.
 » C'est fini, j'arrête, j'en ai marre d'être pris pour un con. » 
« Il te reste plus que dix ans à tirer, tu peux bien aller jusqu'à la retraite, pourquoi tu fais des histoires », a dit ma mère.
Et il a arrêté son métier de soudeur.
J'ai trouvé ça tellement courageux.
Je me suis rendu compte que je ne m'étais jamais demandé ce qu'il avait fait pendant ces 35 dernières années.
Je me suis souvenu qu'à l'école, en face de profession des parents, je mettais « employé d'usine », parce que j'avais honte d'écrire OUVRIER.

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« Sortie d'usine », de Nicolas Bonneau, mise en scène de d'Anne Marcel, du 24 avril au 18 mai, au Grand Parquet, 35, rue d'Aubervilliers, Paris,