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RÉPRESSION SYNDICALE

Peine de prison pour syndicalisme à PSA Poissy

8 juillet 2017 | Mise à jour le 8 juillet 2017
Par | Photo(s) : Facebook/Groupe de soutien à F. Borsali
Peine de prison pour syndicalisme à PSA Poissy

Poursuivi par un responsable d'unité, pour séquestration et violences physiques, Farid Borsali, secrétaire de la CGT PSA Poissy, comparaissait devant le TGI de Versailles le 23 juin. Considérant leur collègue victime de répression syndicale, 300 salariés du groupe ont manifesté devant les portes du tribunal. Ce vendredi 7 juillet, Farid Borsali a été reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés. La lutte contre la répression et la criminalisation syndicale s'organise.

Le verdict est tombé, Farid Borsali est jugé coupable des faits qui lui sont reprochés, à savoir violences physiques sur un responsable d'unité. Suite à l'audience du 23 juin au tribunal de grande instance de Versailles, le secrétaire du syndicat CGT de PSA Poissy vient d'écoper de six mois de prison avec sursis et d'une amende de 2 600 euros.

Un verdict surprenant pour l'avocate de monsieur Borsali, Maître Dufresnes-Castet, qui a immédiatement engagé un recours en appel fondé sur « un dossier vide de preuves » et sur une suspicion de répression antisyndicale ciblant tout particulièrement la CGT : « On veut faire passer les militants pour des voyous » a plaidé l'avocate de monsieur Borsali en dénonçant une « attaque en règle » contre la CGT de PSA.

Dix jours après les faits

Le contexte dans lequel se sont produits les faits reprochés à monsieur Borsali continue, en effet, de poser quelques questions restées sans réponses : dans le cadre d'une énième opération de sécurisation des bords de lignes opérée par le CHSCT de PSA à laquelle il participait en septembre 2016, soit quelques mois avant les élections professionnelles de l'entreprise, Farid Borsali aurait tordu les doigts de la main du responsable d'unité. Or, celui-ci a attendu que dix jours passent avant de porter plainte. De plus, le plaignant n'a pas suivi la prescription d'interruption de travail de dix jours, se présentant à son poste dès le lendemain de l'agression supposée, sans avoir par ailleurs effectué la moindre radiographie ou autre examen clinique démontrant la réalité de ses blessures.

« Ils veulent nous faire baisser la tête », analyse Jean-Pierre Mercier, un transfuge de PSA Aulnay-sous-Bois et délégué syndical CGT de PSA Poissy qui dénonce une aggravation alarmante de la politique de répression syndicale de PSA.

Défense des libertés syndicales

Au crédit de sa thèse, les quelques 2 500 signatures déjà recueillies par la pétition de soutien à Farid Borsali, signatures provenant majoritairement d'ouvriers et d'employés des divers sites de PSA où la même politique répressive et ses méthodes sont bien connues de chacun. Avant même le rendu du jugement du 7 juillet, la CGT de PSA Poissy lançait sous la houlette de l'ancien inspecteur du Travail, Gérard Filoche, un comité de défense des libertés ouvrières et syndicales à PSA qui a d'emblée recueilli les soutiens d'Edwy Plenel (Mediapart), de Pierre Laurent (PCF), d'Éric Coquerel (LFI), de Philippe Poutou (NPA), d'Arlette Laguillier (LO) et de diverses fédérations et syndicats CGT de la métallurgie.

Première initiative de ce comité, une conférence de presse qui se tiendra ce samedi 8 juillet en fin de matinée devant le siège de PSA à Paris pour refuser et s'opposer à la criminalisation de l'action syndicale.