La fin de quatre ans de présidence Trump
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Barack Obama, à peine entré à la Maison-Blanche pour son premier mandat, avait inauguré une pratique nouvelle, dont il demeure à ce jour le seul titulaire : le président des États-Unis est devenu le premier prix Nobel de la Paix par anticipation. La suite justifierait-elle ce choix du comité d'Oslo ?
George W. Bush, après les attentats de septembre 2001, avait désigné un « axe du mal » puis, à la plus grande satisfaction du complexe militaro-industriel et des néoconservateurs des États-Unis, avait fait le choix de la guerre. Guerre contre l'Afghanistan, puis contre l'Irak…
Au mépris des Nations unies et des manifestations populaires dans le monde, en s'appuyant sur un mensonge sur les armes de destruction massive et également au nom de la démocratie, mais au prix de centaines de milliers de morts, de la destruction d'un pays et de son économie, de l'anéantissement de ses institutions étatiques et de sa cohésion nationale, et en générant la division du pays puis de toute une région sur des bases confessionnelles. Une région devenue dès lors le lit d'organisations terroristes…
C'est lui également qui avait fait envoyer à Guantanamo les prisonniers militaires venus d'abord d'Afghanistan, privés de tout droit dans le cadre de « la guerre globale contre le terrorisme » et des nouvelles législations américaines.
Dans son discours du Caire de juin 2009, Barack Obama, lui, avait annoncé une rupture : « Les États-Unis ne seront jamais en guerre contre l'islam », promettait-il notamment, renonçant alors à une hégémonie de la superpuissance américaine fondée sur la supériorité militaire et sur la guerre. Déjà, deux ans plus tôt, il dénonçait l'unilatéralisme de l'administration Bush et proposait que la force ne soit plus le moteur du leadership américain dans le monde. Le candidat Obama promettait aussi de fermer Guantanamo.
En fait, la fermeture de Guantanamo, devenu symbole de la torture et du non-droit, n'a toujours pas eu lieu. « Je ne suis pas prêt à renoncer », avançait Obama en septembre. Il ne lui restait que quelques mois…
En revanche, l'administration Obama a entamé le retrait des troupes d'Afghanistan (où resteront quelque 8 400 soldats) et celui d'Irak : un pays certes débarrassé d'un dictateur – tué avant la fin de son procès – mais surtout détruit, déstabilisé, et proie, notamment, d'appétits djihadistes.
Barack Obama a abandonné toute perspective de paix israélo-paestinienne en renonçant aux sanctions contre la colonisation israélienne de la Palestine et contre les violations du droit international.
Il a contribué en revanche à l'accord sur le nucléaire iranien qui prévoit de limiter l'enrichissement de l'uranium et la production de plutonium par Téhéran, de renforcer les inspections internationales, en échange de la levée des sanctions mais en maintenant un embargo sur les armes. Rien, cependant, sur le nucléaire militaire israélien. Rien non plus qui permette au peuple syrien (300 000 morts, des millions de réfugiés…) de sortir des bombardements du régime et de stopper l'avancée de l'Organisation de l'État islamique…
L'administration Obama aura en revanche permis la normalisation des relations avec Cuba, annoncée fin 2014, et qui a été marquée par la visite à La Havane du président américain en mars 2016. Un pas tant politique que symbolique, qui rompt avec des décennies d'embargo, mais attend encore une réelle concrétisation commerciale.
La Maison-Blanche a aussi fait le choix de nouvelles relations, en particulier commerciales, avec le continent asiatique. Ainsi de la signature, en février 2016, du Partenariat transpacifique (PTP, hors Chine) qui devrait générer la plus grande zone de libre-échange au monde, mais au prix de conséquences économiques, sociales et écologiques en grande part désastreuses pour les travailleurs et les peuples…
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