Rencontres nationales de la psychiatrie à la CGT

Un service public de la psychiatrie humain et vivant. C'est ce que veulent reconquérir les  participants aux rencontres nationales de la psychiatrie organisées les 21, 22 et 23 mars, à Montreuil (93), par la Fédération de la santé et de l'action sociale CGT. Face à la logique financière qui prévaut au détriment de la qualité des soins prodigués aux patients et des conditions de travail des soignants, le syndicat propose des ateliers, des interventions de professionnels, des témoignages pour faire le point sur la situation actuelle, pour dénoncer les attaques subies depuis des années. Mais surtout, pour se projeter, redonner du sens, ouvrir des perspectives en vue de préparer l'organisation, dans les trois ans à venir, des états généraux qui devront impliquer l'ensemble des professionnels de la psychiatrie, du sanitaire, du médicosocial pour revendiquer une démarche établie à partir des besoins de la population.

« Soigner, c'est aussi résister, explique-t-on à la commission nationale de la psychiatrie de la Fédération de la santé et de l'action sociale CGT. C'est à une résistance intellectuelle que nous proposons de réfléchir pendant ces trois jours et dans les années à venir. Nous voulons élaborer, avec les contributions de chacun, une véritable opposition aux considérations comptables qui font force de loi aujourd'hui. Pour cela, il n'y a pas de petites luttes, toutes ont leur importance, à nous de les rassembler. » Les participants à ces trois jours d'étude ont d'ailleurs prévu d'aller rejoindre la mobilisation des cheminots le 22 mars, l’après-midi, à Paris. Avant de revenir au siège de la CGT, à 17 heures, pour la conférence-débat avec Roland Gory, psychanalyste et professeur émérite de psychologie et de psychopathologie à l'université d'Aix-Marseille.

Un débat qui sera suivi par la projection de 12 jours, bouleversant documentaire de Raymond Depardon, sorti en novembre dernier sur les écrans. Tourné à l'hôpital du Vinatier de Lyon, ce long-métrage met en scène de façon très sobre le dispositif légal qui prévoit la présentation des personnes hospitalisées de force en psychiatrie devant un juge qui s'assure du respect de la procédure. Ou de l'implacabilité de l'administration face aux souffrances intimes et aux détresses de notre temps.