Arkema : Le lock-out patronal, déjoué par la CGT
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Cette réforme s'annonce comme une vraie rupture : l'apparition des comptes notionnels, sans doute de type suédois [voir page 30]. Le gouvernement a nommé M. Delevoye haut-commissaire à la réforme des retraites. Il est censé rencontrer l'ensemble des acteurs, dont les organisations syndicales, pour connaître les différentes visions sur les retraites. On nous affirme que M. Delevoye partirait d'une feuille blanche. Même si on n'y croit pas vraiment, on va jouer le jeu. De toute façon, pour nous, il n'est pas question d'entrer dans le moule de ce que devrait être un régime à points. Nous allons à la rencontre du haut-commissaire sur la base de nos propositions pour une reconquête de la retraite.
Tout juste. La négociation sur le régime complémentaire donne, en creux, une vision assez précise de ce qui se prépare pour le régime de base… Sous couvert d'assurer l'équilibre financier du régime complémentaire, on ferait varier les paramètres sous l'angle budgétaire uniquement. Or, il y a deux -possibilités : soit limiter les dépenses, soit augmenter les recettes. Depuis des lustres, sous la pression du Medef, tous les gouvernements ont décidé qu'on n'augmenterait pas les recettes car ça voudrait dire davantage de cotisations sociales. Du coup, on réduit les dépenses. La négociation a gravé dans le marbre la possibilité de faire varier la valeur du point et donc de baisser les pensions pour les retraités ou les actifs, et cela même sans en passer par une négociation.
Parce qu'il n'en a pas besoin. Idéologiquement, en France, ça serait violent de proposer une telle réforme. Ce que fait ce gouvernement est plus subtil et tactique. En se passant de la négociation, il s'exonère aussi du débat public. Demain, le système à points, en pilotage automatique, s'ajustera de lui-même pour être équilibré en jouant sur l'âge d'ouverture des droits et le niveau des pensions… La dégradation des retraites encouragera les gens à prendre de l'assurantiel. Et la capitalisation entrera progressivement dans l'esprit et la pratique des Français. Le régime de base va devenir le Samu social. À partir de là, il n'y a plus de freins pour faire passer les réformes les plus libérales en jouant sur la désespérance des jeunes qui se disent : « La retraite, moi je n'y aurai pas droit. »
La CGT veut bien harmoniser le plus possible les régimes pour rendre l'ensemble moins complexe, mais à condition de respecter des particularités et de tirer tout le monde vers le haut. C'est la reprise d'une idée cégétiste lancée en 2009 de « maison commune des retraites », c'est-à-dire une instance de gouvernance et de coordination qui gérerait l'ensemble des régimes tout en conservant leurs différences. La CGT entend proposer un projet syndical cohérent autour du droit à la retraite qui s'inscrit plus largement dans la reconquête de la Sécurité sociale et qui porte l'idée d'une sécurité sociale professionnelle.
En septembre, nous avons remis aux représentants des organisations du CCN un document rappelant les fondamentaux du système de retraite. C'est un premier outil pédagogique en direction des premiers dirigeants. Nous préparons un document de quatre pages en direction des syndicats pour analyser les dangers des réformes Macron sur le sujet et affirmer les propositions de la CGT.
Enfin, en janvier, dans le but de toucher les salariés et le grand public, nous ferons une campagne d'affichage et un plan de communication pour la retraite, inscrite dans le cadre plus large d'une Sécurité sociale où cohabitent la santé, la famille, l'assurance chômage et la retraite. On estime que ce n'est pas en saucissonnant les dossiers comme le fait Emmanuel Macron, que l'on peut comprendre la cohérence de ses attaques envers la plus belle conquête sociale du XXe siècle.
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