Pourquoi réduire le temps de travail ?
Des arguments et des chiffres clés pour défendre la réduction du temps de travail. Lire la suite
Fer de lance de la réduction du temps de travail en Europe, le syndicat IG Metall, qui avait en son temps ouvert la voie aux 35 heures, réitère aujourd'hui de puissantes actions de grève pour réclamer les 28 heures hebdomadaires, une augmentation de salaire de 6 % et des revendications connexes comme une allocation supplémentaire de 200 euros pour les personnes aidantes. « Toute notre solidarité aux métallos allemands ! » déclare la CGT métallurgie dans un communiqué publié ce jour. « Votre demande de réduction du temps de travail à 28 heures, dans les conditions que vous proposez, va tout à fait dans le sens de l'histoire du monde moderne, elle répond parfaitement aux revendications des travailleurs, elle est par conséquent tout à fait légitime », commente-t-elle. Hasard des calendriers, les négociations entre IG Metall et la fédération patronale Gesammetall en Allemagne pour l'établissement d'une convention collective se déroulent en même temps que celles ouvertes en France entre l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) et les organisations syndicales françaises pour ce que le patronat appelle « un nouveau dispositif conventionnel ».
Après un premier round de négociations sur les classifications aux effets ravageurs pour les salariés de la branche, c'est précisément la question du temps de travail qui est aujourd'hui au menu des discussions. La délégation CGT devait faire un point public de ces négociations interrompues le vendredi 12 janvier, qui doivent reprendre le 9 février. Autour de la table, les avancées n'ont pas été extraordinaires car, face à une UIMM droit dans ses bottes, seule la CGT a défendu l'idée de réduction du temps de travail. « La CGT a avancé la proposition de la réduction du temps de travail aux 32 heures hebdomadaires au niveau de la journée, du mois, de l'année, mais aussi avec le retour à la retraite à 60 ans et 55 ans pour les travaux pénibles », explique Boris Plazzi, dirigeant fédéral de la métallurgie CGT.
« L'UIMM veut aller vers plus de flexibilité et l'augmentation du volume d'heures. Il est grand temps de se mobiliser dans les entreprises autour des revendications et de la réduction du temps de travail », estime encore Alain Hébert négociateur de la délégation CGT. « Une étude internationale réalisée auprès de quatre millions de femmes montre que le travail de nuit augmente de 19 % les chances d'avoir un cancer », explique Boris Plazzi, faisant référence à de récentes révélations dans la presse. Dans ce contexte, la mobilisation en Allemagne met du baume au cœur aux syndicalistes français.
Les métallurgistes allemands n'ont pas fait les choses à moitié pour préparer la négociation avec le patronat. Selon le syndicat européen IndustriALL, on recensait quelque 160 000 personnes mobilisées lors de l'action du 8 janvier dans au moins 20 entreprises (dont Volkswagen, Porsche, Mercedes-Benz, Daimler, Siemens, ThyssenKrupp, Thales, Airbus, Honeywell, Bombardier…). Ces actions devraient se poursuivre pour peser sur une négociation. Tandis que le syndicat allemand réclame les 28 heures pour une convention collective qui concerne 3,9 millions de salariés, la CGT ne réclame que 32 heures pour une convention collective touchant 1,4 million de métallos. De quoi faire passer la CGT pour un syndicat très modéré dans ses demandes. En attendant, la reprise des discussions avec l'UIMM, la direction de la fédération CGT métallurgie a appelé à une semaine de mobilisation en mars prochain pour une convention collective de haut niveau et les 32 heures.
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Entretien avec Baptiste Talbot, pilote du groupe de travail confédéral (CGT) sur la réduction du temps de travail. Lire la suite