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Automobile

Toyota Onnaing arrête sa production pendant deux semaines faute de composants électroniques

23 août 2021 | Mise à jour le 23 août 2021
Par | Photo(s) : Pascal Rossignol/ AFP
Toyota Onnaing arrête sa production pendant deux semaines faute de composants électroniques

La crise des composants électroniques crée des problèmes depuis des mois chez Renault et Stellantis. Aujourd'hui, c'est au tour de l'usine Toyota d'Onnaing (Nord) d'arrêter sa production faute d'approvisionnement en semi-conducteurs venant de Malaisie.

« Nous devions reprendre aujourd'hui (lundi 23 août 2021), mais la direction nous a avertis mardi soir qu'elle reportait la reprise au 6 septembre 2021, voire plus tard. Elle a indiqué que cet arrêt était lié à un manque de composants qui touchait le freinage de l'hybride, or l'usine produit à 80 % pour l'hybride » rapporte Éric Pecqueur délégué CGT Toyota à Onnaing (Nord).

C'est donc cette surprise qui attendait les quelque 5 000 salariés de l'usine Toyota d'Onnaing, près de Valenciennes à leur retour de congés d'été. Selon la direction, c'est un foyer de Covid 19 apparu sur un site de production de composants électroniques en Malaisie qui est à l'origine de la rupture de la chaîne de production. Les précisions sur les circonstances et conséquences de cet évènement pour les salariés ne devaient être intégralement connues que dans l'après-midi du 23 août, où était convoqué un CSE. Elles impacteront l'usine elle-même, mais aussi les sous-traitants internes et externes. La direction met ainsi la quasi-totalité des ouvriers de production en chômage partiel, ce qui représente environ 4 000 personnes, dont 500 intérimaires.

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Toyota encaisse les profits et les aides

En juillet 2021, la direction de Toyota a proposé un accord APLD que l'ensemble des syndicats a signé… sauf la CGT. Éric en explique la raison : « Nous avons dénoncé le fait que Toyota avait besoin de cet accord pour bénéficier d'un allègement du reste à charge de l'employeur. Ce reste à charge n'est que de 15 % avec accord et 60 % sans accord. Bien évidemment, la direction a mis en avant que pour le salarié la rémunération passait de 60 % à 70 % du brut, mais cela n'en reste pas moins un scandale pour un groupe automobile qui vient d'annoncer au dernier trimestre (du 1er avril au 30 juin 2021), 6,9 milliards d'euros de bénéfices ! » dénonce le syndicaliste. Et de conclure : « Toyota a donc largement les moyens de maintenir les salaires pour tous les salariés de l'usine, mais aussi pour tous les sous-traitants. »

Les ouvriers traités avec iniquité

Un autre aspect est une source de mécontentement qui affecte les ouvriers qui se sentent traités avec iniquité explique encore Éric Pecqueur : « La convention collective prévoit que les cadres bénéficient du maintien de salaire en cas de chômage partiel. C'est une bonne chose, mais il faut qu'il en soit de même pour tous. Les travailleurs ne sont pas responsables de cette pénurie de puces électroniques qui résulte du fonctionnement du système capitaliste. » À la fin de la semaine dernière, le groupe Toyota a annoncé une baisse de 40 % de sa production mondiale pour le mois de septembre. On passerait de 900 000 à 500 000 véhicules. On ne sait pas quel sera l'impact de cette annonce, ni si le chômage partiel se prolongera après le 6 septembre.

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Chez Stellantis aussi

L'usine Toyota d'Onnaing n'est pas le seul site automobile français à être affecté par les répercussions du producteur de composants électroniques malaisien. Celui-ci fournit aussi Renault et Stellantis (ex-PSA Peugeot). À Mulhouse, le recrutement de quelque 500 intérimaires prévu par Stellantis pour le lancement de la nouvelle Peugeot 308 a été brutalement interrompu. On apprend aussi qu'à Sochaux, la ligne 2, qui produit la 3008, sera arrêtée pendant deux jours et demi la semaine du 30 août 2021.
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