
À Paris, les livreurs à deux-roues se dotent d'un syndicat CGT
Le premier syndicat CGT des entreprises de livraison deux-roues de Paris vient d’être créé, samedi 26 juin. Avec cette ambition : doter tous les travailleurs des... Lire la suite
C'est le constat dressé par l'ARPE (Autorité des relations sociales des plates-formes d'emploi) dans son dernier rapport annuel rendu public le 4 avril. Etablie sur la base des indicateurs fournis par les plateformes de livraison elles-mêmes, l'analyse de l'ARPE montre que depuis deux ans, l'ensemble des livreurs de repas accuse une baisse significative de leur chiffre d'affaires. « Avant, je pouvais gagner jusqu'à 130 euros par jour avec un vélo même pas électrique. Aujourd'hui, je peine à gagner 45 euros par jour avec un scooter que j'ai acheté à crédit », témoigne Kamel, livreur Uber Eats en Essonne.
En cause : avant tout, la baisse du taux horaire de rémunération qui n'a toujours pas été régulé par les Etats. A quoi s'ajoute l'allongement des temps d'attente – jusqu'à 20 minutes en moyenne – devant les restaurants pour le prélèvement des commandes à livrer. Or, ce temps de travail n'est pas rémunéré comme c'est aussi le cas des temps de trajet des aides à domicile.
Troisième facteur : l'effet pervers de la mise en concurrence entre travailleurs précaires : « Du point de vue des plateformes, peu importe le tarif de la livraison puisqu'il y aura toujours un livreur plus précaire qu'un autre pour l'assurer, notamment lorsqu'il s'agit de travailleurs en situation irrégulière qui n'ont d'autre solution que d'accepter ces conditions de rémunération à la tâche imposées par l'algorithme de la plateforme pour subvenir à leurs besoins vitaux », explique Ludovic Rioux de la CGT Transports.
Pourtant, un accord collectif signé en 2023 entre les représentants des livreurs et les plateformes prévoyait de verser un revenu minimal horaire de 11,75 euros brut. C'était sans tenir compte de l'allongement des temps d'attente entre deux courses : de 16,9 % chez Deliveroo et de 35 % chez Uber Eats selon l'ARPE.
Quant à la directive européenne de novembre 2024 qui avait pour objectif l'amélioration des conditions de travail des livreurs ubérisés et l'instauration d'un premier cadre règlementaire en matière de transparence des algorithmes, elle n'a toujours pas été transposée en France, au détriment des quelque 170 000 livreurs aujourd'hui actifs sur le pays. «Les Etats disposent de deux ans pour transcrire cette directive européenne. Mais d'ici là, Il faut que le gouvernement intervienne pour réguler les tarifs conformément au droit du travail français », conclut Ludovic Rioux.
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