9 octobre 2017 | Mise à jour le 11 octobre 2017
Pour la première fois depuis dix ans, tous les syndicats (CGT, CFDT, FO, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC, CFTC et Autonomes) des trois versants de la fonction publique appellent les 5,4 millions d'agents à la grève et à des manifestations pour faire entendre leur « profond désaccord » avec les mesures annoncées par le gouvernement en matière d'effectifs, de rémunérations et pour défendre leurs missions au service du public.
Les sujets de la colère des fonctionnaires ne manquent pas : suppression de 120 000 postes d'ici à la fin du quinquennat, gel des rémunérations, restauration du jour de carence, remises en cause statutaires. Les neuf organisations syndicales jugent également insuffisantes les premières propositions visant à compenser la hausse de la CSG puisque les fonctionnaires ne bénéficieront pas de la baisse des cotisations salariales du fait de leur statut. À ces contentieux récurrents depuis plusieurs années viennent se cumuler des annonces récentes sur la rémunération au mérite ou en fonction du versant de la fonction publique, ou encore l'exclusion des organisations syndicales d'une réflexion sur les missions et les réformes envisagées au profit de personnalités étrangères et d'entreprises.
Près de 130 manifestations et rassemblements sont prévus dans 90 départements (voir la carte de France des manifestations). À Paris, le cortège partira à 14 heures de la place de la République pour rejoindre celle de la Nation. Cette journée est aussi l'occasion pour certaines professions de se joindre au mouvement. C'est ainsi qu'une dizaine de syndicats de praticiens hospitaliers (médecins, pharmaciens, dentistes) se sont joints à l'appel du secteur paramédical (infirmiers, aides-soignants). Plusieurs syndicats d'enseignants du privé appellent également à la grève aux côtés de ceux du public.
La grève se traduira par des fermetures de crèches, d'établissements scolaires, de greffes de tribunaux et de nombreux services publics, où sera cependant souvent mis en place un service minimum, comme le prévoit la loi. Des perturbations pourraient également toucher les transports, certains syndicats de cheminots et de la RATP ayant appelé à soutenir le mouvement.
Plusieurs syndicats de l'ancien secteur public comme Orange ou La Poste, mais aussi du privé (banques, chimie, agroalimentaire…) ont appelé à la mobilisation sans pour autant déposer de préavis de grève.