26 octobre 2017 | Mise à jour le 26 octobre 2017
Après cinq jours de grève totale, les personnels soignants remportent une victoire éclatante avec 99 % de leurs revendications satisfaites. Les deux piquets de grève, à Bonneuil et Alfortville, ont été levés dès la signature du protocole de fin de conflit. Ce matin, jeudi 26, les employés des deux Mas ont repris le travail.
Ils s'étaient dits déterminés à rester en grève jusqu'à obtenir satisfaction de leurs revendications, force est de constater qu'ils ont été entendus. Dans la foulée de la manifestation organisée le 25 octobre, devant les portes de l'ARS, les grévistes — soutenus par la CGT de la santé et de l'action sociale — ont été invités à négocier, séance tenante, un protocole de fin de conflit sous la houlette du président de l'APAJH (l'association qui regroupe les Mas du Val-de-Marne). Deux heures plus loin, l'accord était signé par les représentants des salariés. Il répond à pratiquement toutes les revendications, à savoir :
- paiement de toutes les heures supplémentaires de l'année 2016
- ainsi que la récupération des jours fériés,
- travaillés ou pas ;
- embauches fermes de six aides-soignants spécialisés dans les soins aux personnes porteuses de handicaps lourds — trois pour les sites de Bonneuil et trois pour celui d'Alfortville.
Le tout pour une enveloppe de 2010 000 euros, à quoi s'ajoute une dotation pour les besoins en matériels sanitaires et de protection. Les salariés gagnent aussi la réalisation d'une enquête interne sur la pénibilité et l'absentéisme. Elle sera conduite par le CHSCT et le CE en lien avec un cabinet d'expertise de leur choix. Bref, la détermination a payé, y compris l'intégralité des cinq jours de grève pour l'ensemble des personnels, ceux de Bonneuil comme ceux d'Alfortville qui s'étaient mis en grève en soutien de leurs collègues de Bonneuil.
Satisfaits et rassurés de cette prise en compte par le président de l'APAJH94 de demandes laissées sans réponses depuis plus d'un an par le directeur de la MAS Bonneuil, les salariés ont aussitôt levé les piquets de grève et repris le travail.
Les quelque soixante patients de la Mas vont eux aussi pouvoir réintégrer la résidence médicale dès aujourd'hui. Ils en avaient été évacués le 21 octobre, deuxième jour de grève pour être transférés par l'ARS dans d'autres établissements du département, mais, faute de places disponibles, ils avaient dû être transférés par ambulance aux domiciles de leurs familles.
En somme, ce conflit qui s'était engagé dans la dureté et dans la durée, se solde par une solide victoire sociale pour les salariés, en dépit des interventions désastreuses du directeur de la Mas, puis du préfet qui, pour briser la grève, avait tenté de faire réquisitionner les salariés à leurs domiciles. Mauvaise pioche, car ceux-ci, en grève totale, avaient décidé de camper jour et nuit devant la Mas. « Cette décision du préfet est un choix politique lourd de conséquences », avait réagi l'USD CGT 94 dans son communiqué de presse du 25 octobre. Le syndicat annonçait aussi son intention de se pourvoir en justice pour faire lever cet arrêté jugé illégal. Contrairement au secteur public, les salariés du privé ne sont pas soumis à une obligation de continuité de service. La seule obligation de continuité à laquelle ils acceptent de s'astreindre aura été celle de faire durer la grève, jusqu'à gagner.