Castex rend le télétravail obligatoire après les fêtes
Tandis que la cinquième vague de la pandémie est en train de déferler, Jean Castex a annoncé lundi soir 27 décembre que le recours au télétravail "sera rendu obligatoire"... Lire la suite
« On ne rentre pas dans une négociation pour échouer. On rentre dans une négociation pour réussir », a dit Hubert Mongon (Medef), après cinq heures de négociation, lors d'un point presse téléphonique.
Il a loué des « points de convergences » lors de cette rencontre, qui s'est selon lui tenue « dans un climat constructif » avec la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC, la CFTC, la CPME et l'U2P, refusant de parler « à ce stade, de points de désaccord ». Pour lui, il y a de la place pour un accord « utile, efficace, interprofessionnel ».
Les négociateurs syndicaux ont eu une perception différente de la réunion.
« C'était excessivement laborieux », « on a vraiment le sentiment de patiner dans la semoule », a estimé Catherine Pinchaut (CFDT) lors d'une visioconférence, quand Fabrice Angéi (CGT) a regretté que le patronat « campe sur ses positions ». Le patronat « reste un peu réticent », a jugé Béatrice Clicq (Force ouvrière).
Le Medef « a beaucoup dit non à chaud lors de la réunion. Je l'ai invité à revenir à froid avec des oui », a ajouté Mme Clicq. Elle a rappelé qu'en 2005, au moment de la négociation du tout premier et unique accord national interprofessionnel (ANI), le patronat était également réticent, « refusant que l'accord soit normatif et prescriptif », comme il le fait maintenant.
Alors que le Medef, la CPME et l'U2P parlent d'une même voix lors de cette négociation, malgré les divergences, la CGT compte proposer une réunion intersyndicale d'ici vendredi, date de la prochaine séance de négociation, pour réfléchir à une « plateforme commune » et « opposable au patronat » qui « ne veut pas avancer », a dit Fabrice Angéi.
Les syndicats ont un positionnement « largement partagé » sur le fait que l'ANI « porte des prescriptions fortes » en matière de droit à la déconnexion, de temps possible en télétravail, sur la prise en charge des frais ou encore le dialogue social, et que l'accord « fixe un cadre, normatif et prescriptif », a-t-il listé.
Pessimiste, la CFDT s'interroge sur « une maturité » du patronat « pour aboutir à un accord de fond, ambitieux », Catherine Pinchaut n'écartant pas l'idée de quitter la table de négociation. « S'il n'y a pas de biscuit, il va falloir signer les arrêts de jeu très rapidement », a-t-elle prévenu.
Impossible pour Béatrice Clicq, qui ne veut « pas quitter le ring, pour ne pas laisser l'arbitre prendre la main et siffler la fin du match », en l'occurrence le gouvernement.
Ce weekend, le patronat a envoyé un plan d'« Accord pour une mise en œuvre réussie du télétravail », se décomposant en sept chapitres que la négociation va s'atteler à remplir pour tenter de la valider le 23 novembre.
Un projet plus complet sera envoyé aux organisations jeudi, à la veille de la nouvelle réunion.
Parmi les points à négocier, le volontariat, la réversibilité, l'éligibilité d'un poste au télétravail, la charge de travail, les frais professionnels, la formation des managers, l'isolement des salariés, le handicap ou encore l'intégration des nouveaux collaborateurs.
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