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En France, parallèlement au recul des services publics, s’est implantée une politique de renforcement de la sécurité et de la répression face à la menace terroriste, aux troubles sociaux et à la crainte d’une crise migratoire alimentée par le repli sur soi ”

Jacques Toubon - Défenseur des droits
12 mars 2019 | Mise à jour le 19 mars 2019
Par et

C'est l'un des constats du dernier rapport d'activité 2018 du Défenseur des droits, institution dirigée depuis presque cinq ans par Jacques Toubon qui pointe un « renforcement de la répression » en France tout en s'inquiétant d'un « repli » des services publics qui sape la cohésion sociale.

Le Défenseur des droits est toujours plus sollicité : avec un total de 96 000 dossiers en 2018. Il a vu les réclamations augmenter de 6,1 % sur l'année et de 13 % sur deux ans. Ces requêtes reflètent le « sentiment d'injustice et d'inégalité qui est celui qui ressort du mouvement des gilets jaunes ».

Dans son rapport 2018, qui couvre la période d'éclosion du mouvement, l'institution s'interroge notamment sur « le nombre jamais vu d'interpellations et de gardes à vue intervenues de manière préventive » lors de certaines manifestations. Selon l'institution, les directives des autorités pour gérer la contestation sociale « semblent s'inscrire dans la continuité des mesures de l'état d'urgence », décrété après les attentats du 13 novembre 2015.

Ce régime d'exception, resté en vigueur pendant deux ans et dont certaines dispositions ont été conservées dans la loi, a agi comme une « pilule empoisonnée » venue « contaminer progressivement le droit commun, fragilisant l'État de droit », estime le rapport.