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LIBERTÉS

Manifestation du 12 décembre : une dizaine d'interpellés portent plainte contre Lallement

8 janvier 2021 | Mise à jour le 13 janvier 2021
Par | Photo(s) : Édouard Monfrais / AFP
Manifestation du 12 décembre : une dizaine d'interpellés portent plainte contre Lallement

Au moins huit personnes interpellées lors de la manifestation du 12 décembre à Paris contre la très controversée proposition de loi Sécurité globale ont porté plainte jeudi contre le préfet de police Didier Lallement.

Plusieurs associations, syndicats et élus avaient dénoncé des « arrestations arbitraires » à la suite de l'interpellation de 150 manifestants, parmi lesquels au moins deux journalistes. Parmi les 124 personnes qui avaient fait l'objet d'une garde à vue, près de cent avaient vu la procédure les visant classée sans suite, dont près de la moitié après un rappel à la loi.

Dans leurs plaintes, ces manifestants estiment que « le caractère systématique des interpellations sans raison dans le cadre de bonds offensifs (effectués par les forces de l'ordre, qui fondent ainsi sur des manifestants, NDLR), eux-mêmes non légitimes, permet de penser que l'utilisation de cette technique résulte d'ordres donnés par l'autorité civile de commandement en complicité avec le procureur de la République » de Paris.

Ils portent donc plainte auprès de ce même procureur contre X et contre le préfet de police Paris Didier Lallement pour diverses infractions parmi lesquelles « entrave à la liberté de manifestation », « violences volontaires » par personne dépositaire de l'autorité publique, « dénonciation calomnieuse » ou encore « faux en écriture publique ».

Ils rappellent que la manifestation, déclarée, avait fait l'objet d'un dispositif policier de grande ampleur, annoncé comme visant à interpeller toute personne soupçonnée de vouloir constituer un « bloc ».

Violences policières : comment en est-on arrivé là ?

Mais pour les plaignants, les forces de l'ordre « chargeaient le cortège et procédaient à des interpellations au hasard », « accompagnées d'actes de violences injustifiées » et revêtant un caractère d'autant plus « abusif » qu'« aucune infraction n'était commise ». Pour eux, les placements en garde à vue qui ont suivi sont « arbitraires », car des « procès-verbaux rédigés par des fonctionnaires de police (leur) imputaient la commission d'infractions » alors même « qu'aucune suite judiciaire n'(était) donnée à (leur) procédure ».

Parmi ces huit interpellés plaignants, âgés de 21 à 50 ans et provenant de toute la France, sept affirment avoir été relâchés sans poursuites. Le tribunal correctionnel de Paris a relaxé le dernier des poursuites. Au moins sept autres plaintes de manifestants doivent être déposées prochainement, selon Me Alimi.

Le décalage entre le nombre d'interpellations et les poursuites effectivement engagées fait régulièrement l'objet de critiques de la part des défenseurs des libertés publiques comme de policiers, mais pour des raisons opposées.

Le procureur de Paris Rémy Heitz avait indiqué devant l'Assemblée nationale le 25 novembre que pendant les manifestations des « gilets jaunes » de fin 2018 à fin 2019, 27 % des gardes à vue avaient débouché sur des poursuites.

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