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Les cheminots, comme tous les travailleurs de ce pays, n’ont aucune raison de mériter cette mise au pilori. Ils ne méritent pas non plus d’être soumis à un chantage ”

Syndicat des cadres supérieurs du groupe ferroviaire (SNCS)
24 avril 2018 | Mise à jour le 24 avril 2018
Par et
Le courrier date du 5 avril, mais n'a été révélé que ce mardi par l'Humanité. Des cadres supérieurs de la SNCF, adhérents du syndicat national des cadres supérieurs (SNCS) y dénoncent « le jeu pernicieux et irresponsable » du gouvernement qui « met au pilori » les cheminots et les soumet à un « chantage » sur la reprise de la dette.

Si ce syndicat des cadres supérieurs du groupe ferroviaire indique qu'il ne peut soutenir le mouvement de grève « particulièrement pénalisant pour nos concitoyens », en revanche il accuse l'exécutif « de livrer à la vindicte populaire les cheminots et de les mettre en cause, en laissant entendre notamment qu'il y aurait un lien entre les récents dysfonctionnements de la SNCF et les cheminots (statut, organisation du travail…) ». Affirmant que les cheminots sont « meurtris et humiliés », le SNCS affirme que « comme tous les travailleurs de ce pays (ils) n'ont aucune raison de mériter cette mise au pilori. Ils ne méritent pas non plus d'être soumis à un chantage » que le SNCS décrit comme un effort contre la reprise de la dette « partiellement et en fin de quinquennat ».

Ces cadres supérieurs rejettent également le noir tableau de la situation dressé par le gouvernement : « contrairement à ce que semble insinuer le gouvernement, la SNCF est une entreprise qui bouge et qui est en progression constante y compris en se préparant à la concurrence ». Ils pointent aussi la responsabilité de l'État qui a fait « des projets TGV parfois discutables, en se servant de la SNCF comme banquier, en délaissant les transports de la vie quotidienne et en laissant l'infrastructure se dégrader ».

Interrogé mardi, le président adjoint du SNCS, Jean Wieland, signataire de cette lettre, a assuré à l'AFP n'avoir pas reçu de réponse du cabinet de la ministre des Transports. « J'attends au minimum qu'elle m'envoie un récépissé », a-t-il dit. Il s'est félicité des nombreux retours positifs reçus de la part des cadres supérieurs, des salariés et même de « cadres de la CGT » après ce courrier.