Fret ferroviaire : la CGT s'insurge contre un scandale d'Etat
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En quoi consiste la revendication de tarification spéciale dans les transports portés par les unions syndicales de retraités (USR) CGT d'Île-de-France ?
François Collin : ce que nous réclamions au président de la région de l'époque, Jean-Paul Huchon, et au syndicat des transports d'Île-de-France (STIF) est toujours d'actualité : compléter l'offre existante par la création d'un nouveau titre de transport à tarif réduit, destiné à tous les retraités qui ne bénéficient d'aucun dispositif de tarification sociale. En effet, les titres Améthyste et Émeraude ne concernent que 500 000 retraités alors qu'il y a trois millions de seniors de plus de 60 ans en Île-de-France.
Nous revendiquons donc une réduction de 50 % sur le plein tarif du passe Navigo, sur le même principe que la carte Imagine R, pour tous les seniors franciliens, sans conditions de ressources et quels que soient le lieu de résidence et la fréquence d'usage des transports. L'idée, c'est de prolonger le dispositif existant pour les actifs qui bénéficient de 50 % de réduction du coût du passe Navigo pris en charge par les entreprises.
Cela se justifie à plus d'un titre : d'abord, parce que les retraités subissent une baisse de leur revenu de 25 % à 40 % dès la cessation d'activité. Or, ils doivent pouvoir continuer à se déplacer en transport en commun sans être pénalisés financièrement du fait que leurs pensions ne cessent de diminuer.
Ensuite, parce que les retraités sont la seule catégorie de la population « oubliée » du système des transports francilien : il y a l'offre Imagine R pour les jeunes, la gratuité pour les chômeurs, le dézonage pour l'ensemble des Franciliens, etc. Seuls les retraités sont tenus à l'écart d'une tarification réduite, alors qu'ils contribuent activement et utilement au fonctionnement de la société, notamment comme bénévoles dans le domaine associatif. Tout comme les actifs, les retraités sont aussi des consommateurs qui participent au développement de l'économie – nos pensions représentent 250 à 300 milliards d'euros. Alors, ils doivent être considérés comme des citoyens à part entière, c'est aussi un enjeu de société.
Et puis, la création d'un tarif unique réduit pour les anciens combattants, les personnes à mobilité réduite et les retraités est un des engagements de campagne de la nouvelle présidente de la région, Valérie Pécresse.
Dès 2009, la région s'est engagée à mener une étude pour connaître le coût d'un titre à tarif réduit pour 2,5 millions de retraités. Il nous a fallu attendre 2013 pour que le vice-président en charge des transports, Pierre Serne, nous donne un coût estimé autour de 80 millions d'euros par an. Monsieur Serne a reconnu qu'il s'agirait d'une mesure de justice sociale « incontestablement légitime », mais que, même si ce montant était budgété, cette somme serait prioritairement affectée à l'amélioration des infrastructures et du matériel roulant.
Nous nous adressons aujourd'hui à Mme Pécresse car nous savons que des sources de financement existent, par exemple, le fonds d'aménagement de la région (FARIF). Ce fonds collecte une taxe sur les surfaces de bureaux, centres commerciaux et entrepôts. Jusqu'ici, l'État l'a collectée au détriment de la Région pour un montant de 170 millions d'euros par an sans que nous sachions à quoi ces sommes sont par la suite affectées.
Nous pensons élargir notre démarche à d'autres organisations syndicales franciliennes, FO, SUD, CFE-CGC, FSU… ainsi qu'à diverses associations de retraités, FGR-FP, LSR… Sans le tenir pour acquis, je pense qu'elles soutiendront cette revendication qui est en totale cohérence avec celle du pouvoir d'achat des retraités. Et en totale cohérence avec la loi d'orientation sur les transports intérieurs (LOTI), qui prévoit le droit aux transports publics pour tous.
Cahier de l’union régionale Île-de-France de novembre 2016
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