2 octobre : 12 000 manifestants à Lyon

Elvire, Sonia, Aurélie et Ornella ont fait le déplacement ensemble ce 2 octobre, avec leurs pancartes. Ces assistantes en soins gérontologiques, cette psychomotricienne et cette ergothérapeute le précisent : « On est venues au nom de notre équipe et en soutien aux autres métiers : auxiliaires de vie sociale, aides-soignants, infirmiers… ». Toutes les quatre ont rejoint le cortège de 12 000 manifestants selon la CGT, 5 000 selon la Préfecture, qui s'est élancé à 13h de la place Jean Macé. Ces professionnelles, qui travaillent au sein de l'association SMD (service de maintien à domicile) notamment auprès de personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer, se sont mises en grève pour alerter sur leurs conditions de travail. « On est les grands oubliés de la prime Ségur ! De moins en moins de personnes veulent travailler à domicile et on n'arrive plus à répondre aux besoins, au détriment des patients », constate Sonia, qui rappelle la promesse d'Emmanuel Macron de mettre de l'argent dans les services à domicile. « Les soins à domicile étaient censés dégorger les hôpitaux, sauf que pour garder les personnes plus longtemps chez elles, il faut des moyens ! » s'agace Aurélie. Toutes réclament plus de moyens, des revalorisations de salaires et une plus grande reconnaissance de leurs métiers. Un peu plus loin, Michel et Catherine, 71 ans, sont «habitués à descendre dans la rue ». « La situation nous oblige ! » résument-ils, pointant les inégalités qui s'aggravent. « Les riches s'enrichissent et les pauvres deviennent plus pauvres. En tant qu'ancienne factrice, j'ai une retraite de 1300 euros et c'est de plus en plus compliqué de boucler les fins de mois », témoigne Catherine.

L'Energie mobilisée

Si le cortège de cette journée est moins fourni que celui du 18 septembre (plus de 20 000 personnes selon les syndicats, 14 000 selon la Préfecture), Maud Millier souligne que de nombreuses assemblées générales ont animé les entreprises du Rhône la semaine dernière : « Nous avons eu la volonté d'ancrer la mobilisation dans les entreprises autour des revendications nationales ». C'est le cas par exemple dans la région dans le secteur de l'énergie, pour lequel la CGT a déposé un préavis national de grève reconductible depuis le 2 septembre. « Des actions sont mises en place de manière tournante entre les sites : occupations, blocages, filtrages pour retarder les chantiers… Et les journées comme aujourd'hui donnent lieu à de fortes mobilisations », indique Florian Chollet, délégué CGT chez EDF Hydro. Il précise d'ailleurs que pour cette journée, le taux de grévistes chez EDF Hydro Alpes (Savoie, Haute-Savoie, Isère) a atteint les 26,37%. Prochaine étape à Lyon : une manifestation pour la santé, l'hôpital public, les acteurs du social et du médico-social aura lieu le 9 octobre devant l'Agence régionale de santé. « L'unité syndicale se poursuit sur la question de la répartition de la richesse et l'abrogation de la réforme des retraites, c'est toujours pour nous un sujet d'actualité », souligne Maud Millier.