11 décembre 2017 | Mise à jour le 20 décembre 2017
Rassemblement FNSCBA CGT de soutien pour Philippe Christmann et pour les Libertés Syndicales, devant la FFB Fération française du bâtiment, Paris 28 nov 2017
Condamné en décembre 2016 à payer 17 000 euros pour jet de confettis, diffusion de tracts et projections de peinture à l'eau sur les murs de la Fédération française du bâtiment (FFB), Philippe Christmann (CGT construction, bois, ameublement) n'en était alors qu'au début d'un long chemin de croix.
Forte de cette victoire, la fédération patronale s'est en outre appliquée à faire exécuter la condamnation selon des modalités très discutables. Alors qu'il est d'usage que les avocats des deux parties s'informent mutuellement de l'exécution des actes de procédure visant leurs clients respectifs, l'avocat de la FFB n'a pas respecté cette pratique. En découvrant son compte bancaire vidé, Philippe Christmann est sous le choc : « J'ai passé quatre heures au téléphone pour identifier le problème, l'huissier m'a sèchement rétorqué que les sommes disponibles étant insuffisantes, il viendrait saisir mes meubles. »
Peut-on croire qu'un tel zèle relève de la culture du « pragmatisme » vantée par le patronat pour justifier délocalisations et plans sociaux ? Ou relève-t-il de l'ordinaire discrimination syndicale ? Un tel acharnement contre un syndicaliste coupable d'avoir mené campagne contre la pénibilité au travail nous renseigne douloureusement sur l'état du rapport de forces dont prétendent disposer les exploiteurs face aux exploités. Pourtant, cette pénibilité coûte une vie humaine chaque jour et un accident toutes les 5 minutes rien qu'en France.
Avec son syndicat, Philippe Christmann a organisé un nouveau rassemblement devant la FFB en novembre (un autre est programmé le 18 décembre). Entre deux jets de confettis, il interpellait ainsi ses camarades : « Il va falloir passer de la résistance par la dénonciation à la riposte active, de l'état de conscience à l'action. »