Au cœur des manifs… notre modèle social
Plusieurs dizaines de milliers de lycéens, étudiants, salariés, fonctionnaires et retraités ont manifesté mardi 9 octobre partout en France, pour la première fois depuis la... Lire la suite
Sous le chaud soleil de ce 19 avril, quelque 15 300 personnes selon les chiffres « indépendants » défilaient à Paris. Un « bouillonnement social », selon les termes de Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT Santé-Action sociale. Et une convergence des luttes qui « braque les projecteurs sur des sujets communs, par exemple la question de l'endettement des hôpitaux, du manque de financement de la santé ». Autant de sujet qui entrent en résonance avec « la réforme du système ferroviaire », analyse Laurent Brun pour la CGT Cheminots.
En pleine manifestation, on apprenait que l'intersyndicale CGT-Unsa-Sud-CFDT de la SNCF avait décidé de suspendre toute participation à la concertation avec la ministre des Transports, Élisabeth Borne et se tournait directement vers le premier ministre, Édouard Philippe. Il est vrai que les dernières annonces — la fin du recrutement au statut de cheminot au 1er janvier 2020 et le projet de filialisation du fret — ont tout de la provocation.
L'éternel débat sur les chiffres Il y a donc les chiffres de la police, ceux des syndicats et ceux d'Occurrence, réalisés par un collectif de médias et donc marqués du sceau de l'objectivité. On est prié d'y croire. Même si, les disparités sont encore telles qu'elles peuvent laissent perplexes. Ainsi, à Marseille, selon le comptage d'Occurrence 5 700 personnes manifestaient.
La préfecture tablait sur 5 000 et la CGT 65 000 ! À Paris, Occurrence donnait 15 300 manifestants. Mais rappelons que seuls les manifestants marchant sur la chaussée — et non sur les trottoirs — sont décomptés. De quoi minorer énormément les données. Même avec Occurrence.
En plus de réformes qui vont à l'encontre de l'intérêt général et, pour ce qui concerne la SNCF, à l'encontre des engagements environnementaux affichés par le gouvernement, les manifestants partagent le sentiment d'être méprisés par ceux qui sont au pouvoir. Infirmières, étudiants, fonctionnaires, salariés du privé (Carrefour…) battaient le pavé partout en France pour faire entendre leur colère et leur souffrance.
Un tel alignement des planètes de la contestation sociale devrait alerter Jupiter. Les grèves s'enchaînent dans divers secteurs et se propagent comme autant de flammèches dans des secteurs déjà rudement secoués comme les Ehpad et des maisons de retraite. Chez Air France, le conflit dans l'impasse se durcit. Quant aux électriciens, ils entrent dans l'action, réclamant un service public de l'énergie et, à l'instar des cheminots, apportent des propositions pour une autre politique.
En dehors du monde du travail, des facultés sont occupées par des étudiants qui refusent la sélection de Parcoursup à l'entrée de l'université.
Des étudiants aux retraités, des salariés du privé au public… si les situations sont différentes, les symptômes qui conduisent à ce malaise social quasi général sont similaires. La dégradation des conditions de vie et de travail est aussi clairement identifiée : une idéologie globale qui fait de l'austérité du monde du travail, l'alpha et l'oméga de sa politique tout en accordant des privilèges aux plus aisés. Tenable ? Pour combien de temps ?
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Plusieurs milliers de manifestants ont défilé ce jeudi depuis la place de la Bastille à Paris pour protester contre la politique du gouvernement et contre la réforme de la... Lire la suite