26 juillet 2019 | Mise à jour le 26 juillet 2019
Alors que la direction du groupe Tati veut fermer 13 magasins et supprimer 189 emplois, elle a refusé de mettre les documents légaux à la disposition des élus du personnel. La CGT Commerce et services dénonce une violation de la loi.
Les syndicats ont suspendu leur participation aux réunions sur les projets de restructuration chez Tati en attendant que leur soient communiqués les documents légaux sur la marche de l’entreprise, a indiqué vendredi à l’AFP Élodie Ferrier, secrétaire fédérale de la CGT Commerce.
La loi impose à l'employeur d’au moins 50 salariés de mettre à disposition du comité social et économique (CSE) ou des représentants du personnel une base de données économiques et sociales (BDES) rassemblant les informations sur les grandes orientations économiques et sociales de l’entreprise, rappelle-telle.
« Si on avait eu ces documents, on aurait vu venir le plan de sauvetage de l'emploi » explique-t-elle. A défaut, « les élus sont dans l’incapacité de faire quoi que ce soit pour défendre les salariés ».
Philippe Ginestet, président du groupe Tati depuis 2017, a annoncé le 16 juillet la fermeture de 13 magasins et 189 suppressions de postes. Les autres magasins (une centaine) passeront sous enseigne Gifi, l’autre marque du groupe, et seul le magasin historique de Barbès, dans le 18e arrondissement de Paris, conservera l’enseigne Tati.
Dans une motion commune, les syndicats (CGT, CFDT, CFTC) réclament la mise en conformité de l’entreprise à la loi (communication des documents, consultation du secrétaire du CSE) et une neutralisation du mois d’août.
« Le CSE extraordinaire (qui s’est tenu jeudi) n’est pas valide » assure Élodie Ferrier. « Ca va trop vite, les délais sont trop courts », renchérit Khalida El Mir, élue CFDT au CSE.
Tati a reconvoqué une réunion le 1er août, et assure avoir « entendu les élus » et vouloir « apporter des compléments à la documentation et laisser plus de temps pour bien préparer la première réunion ».
La CGT indique vendredi dans un communiqué que « la direction a reconnu ses erreurs et ses manquements graves, mais malgré cela, elle continue de vouloir passer en force » en convoquant une nouvelle réunion le 1er août dans un délai trop court.