Contrôler les offres, pas les chômeurs !
Fort de sa nouvelle étude, le comité national CGT des chômeurs et privés d’emploi alerte de nouveau : les offres bidon sont légion sur le site de Pôle emploi… Lire la suite
Ce plan « tensions 2022 » s'inscrit dans la « réforme » de l'assurance-chômage annoncée par le gouvernement qui veut moduler l'indemnisation en fonction de la conjoncture. Dans cette logique, on ne questionne pas les réalités du travail que recouvrent les pénuries (contrats précaires, salaires modestes, temps partiels subis, horaires fractionnés, conditions de travail dégradées, etc.). Des viviers sont constitués sur 23 métiers dans trois secteurs : hôtellerie-restauration, transports de voyageurs et de marchandises, santé et action sociale. Sont ciblés en priorité les inscrits depuis moins de trois mois. En vertu d'une note interne, « ce portefeuille spécifique a vocation à générer des sorties permanentes et rapides. Il ne s'agit pas d'accompagner les demandeurs d'emploi mais de leur proposer concrètement des emplois ». Les chômeurs réticents risquent d'être contrôlés, voire purement radiés en cas d'absence à un entretien. Et la pression s'accentue des deux côtés du guichet. Déjà, la succession de plans d'aide au retour à l'emploi (des chômeurs de longue durée, des plus de 50 ans, des jeunes) et la dernière « réforme » de l'assurance-chômage rendant infernales les règles d'indemnisation, se sont accompagnées d'une dégradation des conditions d'exercice et d'une perte de sens. « Les agents ne sont plus fiers de leur mission. Les ruptures conventionnelles, les arrêts maladie se multiplient », constate Laurent Dubost, secrétaire CGT de Pôle emploi dans les Hauts-de-France. « Je supervise entre 250 et 300 personnes, que je suis censé recevoir régulièrement. Mais je ne peux pas les rencontrer tous les mois. Les conseillers ont abandonné la logique de construction de parcours. Des collègues en CDI depuis peu se questionnent déjà sur le sens de leur travail, d'autant qu'ils démarrent à 1 380 euros net », se désole Simon, agent à Valenciennes (59).
Les conseillers en charge de l'indemnisation, eux, doivent appliquer des règles absconses, à effectifs réduits. « Dans notre agence, il y a cinq conseillers pour plus de 6 000 inscrits. Entre le chômage partiel, les interruptions pour cause de Covid, ils doivent remonter jusqu'à trois ans en arrière dans les salaires. Le traitement est si complexe qu'il rend plus aléatoire la juste indemnisation », observe Véronique Bleuse, en poste à Compiègne (60). « Une personne a ramené 38 attestations employeurs pour cinq mois et demi de travail. Imaginez la complexité. Un conseiller expert a préféré redevenir simple conseiller. Or, il faut deux ans pour devenir un caïd de l'indemnisation. Le risque, c'est que le chômeur passe à côté de ses droits », enchaîne Vladimir Bizet-Guilleron, conseiller à Vannes (56). Demain, la transformation de Pôle emploi en France Travail fait craindre à la CGT que le service public de l'emploi « devienne le bras armé de la politique libérale du gouvernement ». Selon l'Unédic, en décembre 2021, seuls 2,5 millions de demandeurs étaient indemnisés sur les 6,5 millions d'inscrits.
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