21 mai 2024 | Mise à jour le 21 mai 2024
La CGT a rencontré les représentants de « Sous les écrans la dèche » vendredi 17 mai. Quatre ans après sa création, le collectif regroupe près de 350 salariés du Festival de Cannes et dénonce le durcissement de l’assurance chômage qui pénalise sévèrement les salaires et les conditions de travail.
Mobilisés depuis un an, les salariés « temporaires » du Festival de Cannes, réunis dans le collectif « Sous les écrans la dèche », ont débuté la saison par une grève le 6 mai, déployant une banderole sur la façade du Palais, quelques jours plus tard lors de l’inauguration de la 77ème édition pour informer de leur situation, avant de menacer d’un potentiel débrayage. Alternant périodes de travail intense et de chômage, sans protection salariale adaptée, ils sont pour beaucoup employés en CDD d’usage, ou sous le statut d'auto-entrepreneur, ou sous le régime de droits d’auteurs. Régisseurs, projectionnistes, chargés des billetteries, d’accueil ou encore attachés de presse, tous et toutes déplorent une précarité aggravée par les réformes successives de l’assurance chômage, notamment la dernière qui ne prend plus en compte la discontinuité de leur travail. « Ce n’est plus l’activité qui est prise en compte mais aussi la période chômée, ce qui fait baisser drastiquement nos rémunérations. Notre collectif a fait une étude, les personnes ont perdu de 300 à 600 euros d’indemnités mensuelles de chômage. Beaucoup sont passés sous le seuil de pauvreté !», déplore Camille Chevalier qui fait partie des rares à être en CDI et évoque le soutien de l’ensemble de la profession. Grâce à la mobilisation collective, un premier rendez-vous a été obtenu avec le Centre national du cinéma (CNC) et le ministère de la Culture, avant un second prévu, mardi 21 mai.
Une réforme scandaleuse
Accueillis par le collectif, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, et Denis Gravouil, représentant de la fédération CGT spectacle, ont salué une action exemplaire. Sophie Binet dénonce : « Cette réforme est scandaleuse, catastrophique et non nécessaire, comme le rappelait il y a 10 ans, déjà, la Cour des comptes. Elle est imposée sans débat démocratique ! Et, on ne pourra pas négocier la situation des saisonniers sans parler de la réforme chômage. »
À l’heure où le collectif préparait la réunion du 21 mai avec le ministère de la Culture et le CNC, Denis Gravouil soumettait de renforcer l’organisation du syndicat pour négocier les salaires et les conditions de travail et intensifier la lutte pour défendre l’assurance chômage. « Il faut vraiment sortir de là avec une lettre de mission, il y a urgence ! » Et de relever le double discours du ministère de la Culture qui dit « vouloir défendre le régime des intermittents mais craint de le fragiliser en intégrant d’autres catégories ». Mardi 21 mai, une conférence de presse était prévue à l’Assemblée nationale avec le groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) afin de contrer le projet du gouvernement en matière d'assurance chômage.