17 décembre 2024 | Mise à jour le 17 décembre 2024
François Bayrou, a été nommé Premier ministre, le 13 décembre dernier, une semaine après la démission de son prédécesseur Michel Barnier, dont le gouvernement a été censuré. Alors que le pays se trouve dans un contexte inédit, la CGT exige du nouveau locataire de Matignon de mettre fin à l’austérité budgétaire et revendique la tenue d’une conférence sociale sur les questions d'emploi et d’industrie.
« Je n'ignore rien de l'Himalaya qui se dresse devant nous, des difficultés de toute nature », déclarait le 13 décembre le fraîchement nommé Premier ministre François Bayrou. Une montagne à gravir donc pour le Béarnais, pas franchement solide sur ses appuis, Assemblée nationale divisée oblige. Sitôt nommé, l'ancien ministre de l'Éducation nationale, allié historique du chef de l'État, recevait les groupes parlementaires, en même temps qu'il composait son nouveau gouvernement. Le précédent projet de loi de financement de la Sécurité sociale censuré, le pays se trouve aujourd'hui dans un contexte budgétaire inédit. Une loi spéciale, censée reconduire le budget de 2024 et permettre de lever l'impôt en 2025, est en cours d'élaboration. A peine quelques heures après la nomination de François Bayrou, la France voyait sa note de crédit dégradée par l'agence de notation financière Moody's en raison des turbulences politiques depuis la dissolution de l'Assemblée nationale de juin dernier et des perspectives préoccupantes pour les finances publiques.
Mettre fin à la politique de l’offre
Pour les syndicats qui continuent d'exiger l'abrogation de la réforme des retraites, pas question d'accepter un nouveau tour de vis austéritaire supplémentaire dans le cadre du nouveau budget 2025. « Nous avons besoin d'une rupture avec Macron, il nous faut un gouvernement au service des urgences sociales », déclarait ainsi le 15 décembre Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT au micro de France 3. Autrement dit, mettre un terme à cette politique de l'offre qui refuse d'imposer les plus riches et les grandes entreprises, et grève, de fait, les finances publiques. Au regard des plans sociaux qui se multiplient dans le pays, la CGT revendique aussi la tenue rapide d'une conférence sociale sur les questions d'emploi et d'industrie, et un moratoire de six mois sur les licenciements. E.E.