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BUDGET

Sébastien Lecornu : des ballons d’essai très gonflés

3 octobre 2025 | Mise à jour le 3 octobre 2025
Par | Photo(s) : Alain JOCARD / POOL / AFP
Sébastien Lecornu : des ballons d’essai très gonflés

Le premier ministre Sébastien Lecornu aura tenu vingt-sept jours avant de présenter sa démission lundi 6 octobre.

Le premier ministre a multiplié cette semaine les annonces sur son futur budget. « Des mesurettes qui n'amélioreront pas le pouvoir d'achat des Français », selon la secrétaire confédérale de la CGT Nathalie Bazire.

A chacun ses ballons : pendant que les syndicats font défiler les leurs, en ce début du mois d'octobre, Sébastien Lecornu, le nouveau premier ministre, lance ses ballons d'essais , avant de boucler sa proposition de budget pour 2026. C'est que le temps presse. Si le premier ministre a déposé une version provisoire de son budget à la Cour des comptes, ce dernier doit être fixé au moment de son dépôt devant l'Assemblée nationale, le 13 octobre, pour qu'elle puisse le discuter et l'adopter avant la fin 2025.

Haro sur la taxe Zucman

Sébastien Lecornu a écarté, en début de semaine, face aux socialistes, l'idée d'une taxe « Zucman » -de 2 % sur les patrimoines des 1800 plus grandes fortunes de France. Le chef du gouvernement a proposé à la place de créer une taxe sur les holding, le patrimoine financier, qui ne toucherait pas au patrimoine professionnel. « La taxe Zucman permettrait de ramener à l'État 20 milliards d'euros, en taxant ceux qui ont un patrimoine de plus de 100 millions d'euros… Soit l'équivalent de 500 appartements à 200 000 euros », maintient Nathalie Bazire, secrétaire confédérale de la CGT, favorable à cette taxe Zucman. Le premier ministre a par la même occasion indiqué qu'il n'abrogerait pas la réforme des retraites, et qu'il ne rétablirait pas non plus l'ISF.

Une série de mesurettes

Jeudi 2 octobre, donc, Matignon a laissé filtré plusieurs pistes de réflexion pour baisser les impôts. Sa première piste consiste à rétablir la prime Macron sur le partage de la valeur : la possibilité, pour les entreprises, d'octroyer 1000 euros de prime à chaque salarié sans qu'elle ne soit l'objet de cotisations salariales ou d'impôt sur le revenu. Cette prime, créée après le mouvement des gilets jaunes, avait été pérennisée, mais son exonération d'impôt a été supprimée en janvier 2024. Il a également proposé de prendre des mesures pour encourager la transmission de patrimoine aux jeunes générations. Il a également proposé de défiscaliser et d'exonérer de cotisations sociales des heures supplémentaires. Dernière proposition : une réduction de l'impôt sur le revenu des couples payés chacun au SMIC. Ceux-ci n'en payant déjà pas, Matignon a rectifié dans la journée en précisant que cette baisse d'impôt visait en fait les couples payés « légèrement » au dessus du SMIC.

« Ce sont des mesurettes qui ne vont pas améliorer le pouvoir d'achat des Français, ni la situation économique. Nous n'avons pas encore les tenants et les aboutissants du nouveau budget, mais nous craignons qu'il ne soit qu'un copier-collé de celui de Bayrou », déplore Nathalie Bazire. Concernant la défiscalisation des heures supplémentaires : « Cette mesure a déjà été mise en place sous Sarkozy, et n'a eu aucun effet sur l'emploi », poursuit la responsable confédérale. « Sans compter que ces baisses d'impôts sont autant de manque à gagner pour les services publics ».

La dirigeante syndicale revendique plus que jamais l'abrogation de la réforme des retraites et  l'augmentation du SMIC. Elle rappelle que la combativité qui s'est exprimée par les 2 millions de personnes qui ont participé aux manifestations du 10 septembre, du 18 septembre et du 2 octobre doit trouver une traduction dans les entreprises à l'occasion des négociations annuelles obligatoires… Et se poursuivre dans la rue, une fois le projet de budget définitif connu.