
Les retraités, une génération essentielle à la société
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« La crise de régime n'aura pas lieu », veut croire le Premier ministre Sébastien Lecornu, qui espère échapper à la censure avec l'annonce de la suspension de la réforme des retraites, cette blessure démocratique qui a fait mordre la poussière à la Macronie. Le locataire de Matignon propose de suspendre le report de l'âge à 64 ans jusqu'à la prochaine élection présidentielle, en 2027. Aucun relèvement d'âge n'interviendra à partir de maintenant jusqu'à 2028. Concrètement, l'âge légal de départ est figé à 62 ans et neuf mois et à une durée de cotisation minimale de 170 trimestres. Si la suspension est actée, la génération 1964 sera la première à être gagnante en économisant un trimestre. « Ce premier recul est obtenu grâce à la mobilisation des millions de personnes depuis 2023. La CGT n'a jamais lâché sur l'abrogation du texte de 2023. Maintenant, il va falloir examiner les effets concrets. Avec la « réforme », la génération de 1964 s'est quand même pris neuf mois dans la vue, par exemple », commente Denis Gravouil, dirigeant confédéral de la CGT. Reste que l’exécutif et le Parlement devront s’accorder sur les modalités. Car le Premier ministre a d'ores et déjà annoncé que la mesure qui coûtera, selon lui, « 400 millions d'euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027 », « devra être compensée par des économies ».
A l'instar de François Bayrou, son prédécesseur, Sébastien Lecornu a invité les organisations syndicales et patronales à une conférence sur les retraites et le travail, qui pourrait rendre ses premières conclusions au printemps prochain. « En proposant la réouverture d’une conférence sur le sujet, en posant comme préalable des mesures d’économies, Sébastien Lecornu fait renaître de ses cendres le conclave de François Bayrou et redonne la main au patronat. Pour la CGT, l’heure n’est ni à la retraite à point ni à la capitalisation, mais à l’abrogation de la réforme des retraites », a réagi la centrale syndicale dans un communiqué.
D'ici là, si le gouvernement échappe aux censures déposées par La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), les discussions parlementaires sur le projet de loi de finances (PLF) et sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) promettent d'être animées. Car le projet de budget Lecornu II reprend les mêmes mesures austéritaires que le projet Bayrou. Sébastien Lecornu qui, dans son discours de politique générale, a promis de ne pas recourir à l'article 49-3 pour « redonner du poids au Parlement », a aussi annoncé l’objectif d’un déficit réduit à 4,7 %.
Le projet de budget de la Sécurité sociale vise un déficit réduit à 17,5 milliards d'euros en 2026, après 23 milliards en 2025, à travers une contraction des dépenses de l'Assurance-maladie, une restriction de l'accès aux soins, le doublement des franchises médicales, le gel des pensions de retraite et des prestations sociales (RSA, Aides au logement, allocations familiales) en 2026 et 2027. Toujours d'actualité aussi, la suppression de plus de 3 000 postes dans la fonction publique. Côté nouvelles recettes, Matignon avance très timidement un impôt exceptionnel sur les très grandes entreprises et les grandes fortunes. S'il propose d'encadrer « l'optimisation fiscale qui passe par les holdings », il s'est en revanche opposé à ce que le patrimoine professionnel soit touché. Autrement dit, le gouvernement ferme la porte à la taxe Zucman qui, pour rappel, propose un impôt plancher de 2 % sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros. « Il y a un effet d'éclipse avec l'annonce de la suspension de la réforme des retraites, mais le budget reste une saloperie », conclut Denis Gravouil.

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