13 novembre 2025 | Mise à jour le 13 novembre 2025
Une trentaine de camarades syndicalistes se sont rassemblés mercredi 12 novembre 2025 devant le conseil des prud'hommes (CPH) de Clermont-Ferrand en soutien à Maxime Clermont, salarié de Gitral et militant CGT injustement sanctionné pour insubordination. Une présence combative face à la répression syndicale, en attendant les conclusions du CPH le 18 juin 2025.
Dans cette entreprise du Puy-de-Dôme située à Orléat et spécialisée dans la fabrication de raccords et de cuves métalliques, neuf salariés sur dix en CDI sont syndiqués à la CGT, un taux d'adhésion qui témoigne du climat social explosif régnant depuis plusieurs mois. Car la direction multiplie les attaques contre les représentants du personnel. Après deux tentatives de licenciement bloquées par l'inspection du travail faute de motif valable, Maxime Clermont a écopé en octobre de neuf jours de mise à pied sans salaire. « Encore une fois, la direction franchit une nouvelle ligne rouge », dénonce la CGT, qui constate un véritable acharnement antisyndical.
Et Maxime Clermont n'est pas un cas isolé. Quentin a été licencié sans cause sérieuse en juin ; Guillaume est convoqué à un entretien préalable à licenciement le 19 novembre ; Jérôme, qui a reçu le matin même une lettre de convocation, subit à son tour les foudres de la direction. « On assiste à une véritable chasse aux syndiqués », lance un délégué puydômois de la métallurgie venu soutenir ces camarades.
Derrière la répression, le démantèlement de la production
« Derrière ces sanctions à répétition, la CGT voit poindre une stratégie économique bien plus inquiétante : le démantèlement progressif de la production locale » condamne Gilles Casimir, secrétaire général de la CGT métallurgie du département. Selon lui, la maison mère préparerait la fermeture progressive de l’activité de production du site d'Orléat pour le transformer en simple plateforme logistique, réétiquetant ensuite comme “Made in France” des produits importés d'Italie. « C'est une trahison du travail, une insulte à des générations d'ouvriers et à l’industrie locale », tonne-t‘il « C’est tromper les clients et vendre du faux made in France ».
Les syndicats ont alerté la médecine du travail, l'inspection du travail, la préfecture, l'URSSAF et même la répression des fraudes, sans obtenir pour l'instant de réponse ferme des autorités. « Être syndiqué n'est pas un crime, défendre son emploi n'est pas une faute, et dire la vérité n'est pas une provocation », rappelle la CGT, qui exige la levée immédiate des sanctions et la fin des pressions.
Malgré la lenteur des procédures et l’angoisse qui s'installe, la détermination reste intacte. « La peur doit changer de camp », harangue un militant. « Nous ne laisserons pas certains parasites du patronat détruire nos vies, notre dignité et notre savoir-faire. Nous invitons le syndicat patronal de la métallurgie Auvergne à faire du ménage dans ses rangs », conclut Gilles Casimir. Devant les prud'hommes, les poings levés et les drapeaux rouges claquent dans la douceur de novembre : la solidarité syndicale fait barrage à la répression patronale.