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SANTÉ

Les assises régionales de la santé du Centre-Val-de-Loire, entre colère et espoir

14 novembre 2025 | Mise à jour le 14 novembre 2025
Par | Photo(s) : Enzo Hanart
Les assises régionales de la santé du Centre-Val-de-Loire, entre colère et espoir

Les assises régionales de la santé du Centre-Val-de-Loire, à Saran.

Le 13 novembre, le comité régional CGT du Centre-Val-de-Loire organisait les assises régionales de la santé à Saran, près d'Orléans, pour discuter de la situation du secteur et préparer les luttes à venir.

345 militants sont venus dans la salle des fêtes de Saran assister à cette initiative organisée par le comité régional Centre-Val-de-Loire et quatre fédérations CGT : Santé et action sociale ; organismes sociaux ; services publics et chimie. Tout le secteur est en alerte alors que le budget en discussion à l'Assemblée nationale est sous forte menace austéritaire. « J'attends beaucoup de cette journée qui peut nous donner cette force d'action collective et coordonnée » déclare Sandrine, salariée de Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) Georges Daumezon à Fleury-les-Aubrais (Loiret).

Dans cette région à la plus faible densité de médecins généralistes en métropole, l'une des revendications principales est l'ouverture de centres de santé, un enjeu local qui sera au cœur des élections municipales. « Il y a un problème d'organisation de la santé en France » explique Christophe Prud'homme, médecin urgentiste et militant à la fédération CGT de la Santé et Action sociale. « Il faut en finir avec la médecine libérale. Si les médecins sont salariés de la Sécurité sociale dans des centres de santé, nous pouvons augmenter les salaires dans les zones de déserts médicaux pour les encourager à s'y installer. » Le salariat signifie également la fin de la rémunération à l'acte, et donc des dépassements d'honoraires.

Un hôpital à bout

Alors que l'hôpital de Bonneval prévoit de fermer son unité de soin et que celui de Chartres ferme des lits, la situation dans le public est alarmante. Pour Dorine, du centre hospitalier universitaire (CHU) d'Orléans, « nous vivons dans un hôpital qui est à bout et les patients en subissent les conséquences. Cette année, le CHU affichait 50 millions d'euros de déficit. » Pour Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, « la copie actuelle du budget prévoit de réduire de 3 % les dépenses pour l'hôpital, c'est une horreur. » Situation économique comparable dans les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) d'après Barbara Filhol, secrétaire générale de la fédération CGT santé et action sociale : « 85% des EHPAD sont en déficit. Les établissements privés tentent de compenser ce manque à gagner en augmentant leurs tarifs journaliers et avec des services payants en plus, mais les personnes âgées n'ont pas plus de soins infirmiers ni de temps de médecin. »

Gagner les luttes

« C'est bien ce bla-bla mais c'est quoi la suite ? » souffle une militante au fond de la salle. « On a l'impression qu'on ne gagne jamais les luttes » concède Barbara Filhol, « mais c'est faux. Aux urgences de Villeneuve-Saint-Georges, après un mois de grève en période de Noël, ils ont obtenu 14 postes dont un cadre de santé. Il faut se mobiliser. » Et Sophie Binet de conclure « dans un pays ruiné, en 1945, on a pu créer la Sécurité sociale. Il n'y a pas de raison qu'on ne puisse pas continuer de la défendre et même l'étendre davantage. »

La CGT appelle à une journée de mobilisation et de grève nationale contre l’austérité budgétaire le 2 décembre 2025.