À Foix, le maire veut déloger la CGT
À Foix, dans l’Ariège, le maire veut déloger l’union locale CGT de ses locaux. Le 29 mai, le tribunal a jugé possible l’expulsion. La bataille se poursuit. Lire la suite
Ils ne lâcheront rien et en feront la démonstration ce soir, 17 février 2016, tandis que le conseil municipal sera réuni pour statuer sur leurs moyens d'existence.
Appelant toutes leurs forces militantes, UL, UD, syndicats, sympathisants et citoyens à un grand rassemblement, à partir de 18 h, sur le parvis de la mairie de Bobigny, les cinq organisations syndicales CGT, CFDT,CFE-CGC, FO et CFTC menacées d'expulsion de la Bourse du Travail vont faire monter la pression. Avis à monsieur le maire et au conseil municipal.
Voilà plus d'un an, en effet, que la majorité UDI-LR de la ville de Bobigny – qui a succédé en 2014 à la gauche et au maire PC, historique – s'acharne à expulser les syndicats de leurs locaux. Comme si l'éradication des locaux et du syndicalisme de proximité constituait un enjeu de nature à améliorer les conditions de vie des habitants de la ville. Après de savants calculs pour asphyxier l'activité de cette Bourse du Travail, laquelle accueille pas moins de 150 salariés par semaine…
Tout commence en avril 2015, lorsque le maire fraîchement élu fait voter par sa majorité municipale l'amputation de 70 % de la subvention de fonctionnement de la Bourse. Quelques mois plus tard, en septembre, les organisations syndicales se trouvent dans l'incapacité d'assurer les salaires de leurs deux employés, le régisseur et la femme de ménage. Ils seront donc licenciés, et survivront de leurs indemnités de chômage. Dès le mois de décembre, la Bourse est mise en cale sèche : faute de pouvoir payer les factures d'électricité, le chauffage est coupé. Et ainsi de suite.
Entre temps, le tribunal administratif, qui avait été saisi par les syndicats pour non-respect de la convention négociée avec la précédente majorité, a rendu un jugement qui condamne la ville, dès octobre 2015, à verser l'essentiel de la subvention de fonctionnement. Mais, pour faire appliquer cette ordonnance, il aura tout de même fallu que la préfecture s'en mêle.
Mais qu'importe la justice, pourvu qu'on la transgresse ! Ainsi, dès janvier 2016 – soit un mois seulement après l'intervention de la préfecture – l'obsession antisyndicale du maire, jamais tarie, franchit un nouveau palier. Dans sa lettre du 14 janvier 2016 adressée aux organisations syndicales de la Bourse du Travail, l'édile s'improvise en maître chanteur. Et menace de rompre toute relation contractuelle si les syndicats refusent d'accepter la nouvelle convention qu'il leur… impose.
Seulement voilà, ce nouveau contrat ne prévoit, ni plus ni moins, que de priver la Bourse de ses moyens de fonctionnement. Et, cerise sur le crapaud, de précariser davantage le droit d'occupation des locaux syndicaux. Or, au-delà de l'enjeu, pour les syndicats, de disposer d'un lieu d'accueil des salariés, ce sont in fine les salariés en difficulté, ayant besoin de conseils, de soutien, de formation et d'aiguillages divers, qui sont visés par la mise en demeure de leur Bourse du travail. Rien qu'en 2015, celle-ci a accueilli 5 000 salariés en détresse, venus demander la seule aide de proximité dont ils disposent pour se défendre et régler leurs différends administratifs et judiciaires.
Les syndicats, CGT en tête, sont bien évidemment la cible du maire de Bobigny. Mais ne pas s'y tromper : l'objectif est purement et simplement politique.
Rendez-vous ce soir
C'est en pleine conscience de cet enjeu que l'ensemble des forces syndicales d'Île-de-France, toutes étiquettes confondues, se rendront ce soir à Bobigny pour refuser que la seule décision épidermique d'un élu ne prive toute une population des seuls moyens, pour elle, de faire valoir les quelques droits dont elle dispose en matière sociale.
Rendez-vous à 18 h, devant le parvis de la mairie de Bobigny, réunie ce même soir en conseil municipal avec, à son ordre du jour, la « résiliation de la mise à disposition des locaux syndicaux ».
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