Contrôler les offres, pas les chômeurs !
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Le centre d'accueil et de soins hospitaliers de Nanterre (CASH) de Nanterre est un établissement de santé au profil unique en France. Il rassemble sur un seul site de 18 hectares des missions sanitaires, sociales et médico-sociales, à savoir qu'au-delà de sa mission hospitalière, le centre rassemble également un centre d'hébergement d'urgence pour les sans-abri et un centre de réinsertion sociale.
Mais la situation économique de l'établissement va mal. En effet, la mission d'intérêt général d'aide aux plus démunis se conjugue mal avec la notion de rentabilité. Au final, l'établissement affiche un déficit structurel de plus de 50 millions d'euros.
«Les choses se sont accélérées à partir du moment où la T2A a été mise en place», constate Nathalie Gubert, secrétaire adjointe de la CGT-CASH de Nanterre, en faisant référence au système de «tarification à l'activité» mis en place progressivement en France depuis 2007 et qui vise à équilibrer les dépenses et les recettes hospitalières.
Aujourd'hui, l'établissement des Haut-de-Seine, du fait de la particularité de ses missions, n'a pas pu s'adapter à ce nouveau système de tarification. Résultat, des déficits importants que les autorités de tutelle ont décidé de réduire. Ainsi, l’agence régionale de santé demande une réorganisation des services avec l'hôpital Louis-Mourier, situé à Colombes, à quelques kilomètres du CASH.
«Sous prétexte de rationaliser, on a placé ces deux établissements sur un mariage forcé et celui qui en fait le plus les frais, c'est le nôtre», déplore Nathalie, évoquant les transferts des services de pneumologie ou de chirurgie orthopédique vers Colombes. «Au final, ce qui se dessine, c'est de faire de l'hôpital Louis-Mourier un hôpital de chirurgie et le CASH de Nanterre un établissement en gériatrie, psychiatrie et accueil social d'urgence.»
Au passage, le projet prévoit la suppression de 300 postes à Nanterre, et la limitation des investissements. Moins d'investissements, c'est moins de rénovation des équipements et des bâtiments, explique Nathalie, qui qualifie ces choix de «sacrifice» en termes de sécurité pour les patients.
Ce qu'elle craint, c'est de voir partir les usagers fortunés vers des cliniques privées pour ne conserver que les activités sociales non rentables, ce qui n'arrangeraient en rien les finances du CASH.
Afin de sensibiliser la population locale, le personnel du CASH a prévu de profiter de la journée d'action du 9 avril pour organiser son propre rassemblement à Nanterre.
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