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INDUSTRIE

À Tours, l’ombre de la délocalisation chez STMicroelectronics

13 décembre 2024 | Mise à jour le 13 décembre 2024
Par | Photo(s) : François Bourlier
À Tours, l’ombre de la délocalisation chez STMicroelectronics

Plusieurs centaines de personnes se sont mobilisées à Tours (37), jeudi 12 décembre, pour dénoncer la casse de l'emploi qui frappe tout particulièrement l'industrie, mais aussi la fonction publique. Inquiets de l'avenir de leurs emplois, les salariés du site tourangeaux de STMicroelectronics, fabricant de puces électroniques, se sont joints à la manifestation.

Alors que les conférences du Comité national CGT des travailleurs privés d'emploi et précaires (CNTPEP-CGT) se tiennent cette année à Tours (Indre-et-Loire), c'est en intersyndicale (CGT, Solidaires, FO, FSU) que plusieurs centaines de manifestant.es se sont rassemblé.es devant la gare de la ville, jeudi 12 décembre. Comme dans beaucoup d'autres lieux en France, le mot d'ordre de la mobilisation est de mettre un terme aux plans de licenciements massifs qui frappent les secteurs publics comme privés et notamment l'industrie. Venu sur place, le secrétaire confédéral de la CGT en charge des questions d'emploi, retraites et chômage, Denis Gravouil, rappelle qu'une « casse à l'emploi sans précédent est en cours dans le secteur industriel, avec plus de 200 plans de licenciement pour l'année 2024 à compter d'aujourd'hui. ».

Inquiétudes chez STMicroelectronics

Parmi les manifestant.es tourangeaux, les salariés de STMicroelectronics, multinationale francoitalienne, spécialisée dans les puces électroniques, craignent pour l'avenir de leur site. Située en périphérie de la ville, l'entreprise emploie plus de 1 400 personnes et fabrique une puce aux caractéristiques bien spécifiques. Mais les dernières décisions prises par la direction du groupe annoncent un mauvais présage. « En novembre dernier, une réunion s'est tenue avec les investisseurs du groupe. Nous avons retenu que la technologie que nous fabriquons va être délocalisée à Singapour. Depuis, nous n'avons pas plus d'informations », s'inquiète Stéphane Moreau, monteur et délégué syndical CGT. Singapour c'est une ville bien connue des salariés du groupe. En 2003, la direction de STMicroelectronics décide de fermer son site à Rennes (Ille-et-Vilaine). Les raisons invoquées ? La concurrence avec le marché asiatique et le coût salarial trop élevé en Europe. Rien que ça. La solution ? Délocaliser à Singapour, en Asie.

L'obsession de la rentabilité

Une lutte s'installe et dure près de 6sixmois entre les salariés et la direction. Au final, plus de 319 personnes seront licenciées. « Certains de mes collègues sont dans un déni de ce qui nous pend au nez. Ce qui empêche de se préparer au pire », déplore Stéphane Moreau. Pourtant, STMicroelectronics affiche une très bonne santé financière avec, sur les neuf premiers mois de l'année, un chiffre d'affaires de 9,95 milliards de dollars et un résultat net de 1,22 milliard de dollars. Mais l'obsession de la rentabilité et du profit semble prendre le pas sur les emplois. Pour contrer ces plans de licenciements en cours ou à venir, la CGT exige un moratoire sur ces derniers, qui permettrait de suspendre la décision en cours, avant qu'il ne soit trop tard.