« Depuis plus de 40 ans, la France s'est inscrite dans la déferlante des réformes structurelles en Europe », détaille Anne Fretel, lors des 50 ans de l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Flexibilisation du contrat de travail, baisse du coût du travail, réforme du service public de l'emploi, affaiblissement des droits des travailleurs… Ces réformes, d'inspiration néolibérale, n'ont aucunement inversé la courbe du chômage. En revanche, elles ont aggravé la pauvreté des travailleurs et ont fragilisé le financement de la protection sociale. À l'origine de cette lame de fond, le mythe du marché du travail autorégulé, capable de s'équilibrer et de résorber le chômage dès lors que les rémunérations, le coût du travail et les contrats de travail sont flexibles. Fabriquée par un microcosme d'experts, la doxa dominante laisse à croire qu'il n'y a pas d'alternative, et rend taboue toute autre solution telle que la réduction du temps de travail, selon Anne Fretel.