En moyenne, ces salariés ont télétravaillé 7 jours par mois et « presque huit sur dix sont satisfaits ou très satisfaits de leur pratique du télétravail », a souligné Anne-Sophie Godon, directrice innovation de Malakoff Médéric Humanis, lors d'une conférence de presse.
Le domicile « reste le lieu prépondérant » où s'exerce le télétravail (92 % des télétravailleurs), a-t-elle précisé. Mais les salariés peuvent aussi le pratiquer dans « un tiers lieu » (21 % y ont recours), comme un café ou un espace de travail partagé. Leur entreprise peut aussi leur permettre de télétravailler dans un « bureau satellite » (35 %), c'est-à-dire dans un autre site de la même société.
Le télétravail est développé « surtout dans les plus grandes entreprises », a relevé Mme Godon. Ainsi près de la moitié (49 %) des télétravailleurs sont employés dans des sociétés de plus de 1 000 salariés.
Les ordonnances de l'automne 2017, qui ont réformé le Code du travail et simplifié le recours au télétravail, « sont plutôt une incitation à étendre le télétravail » là où « il existait » déjà, a-t-elle ajouté. Plus de cinq télétravailleurs sur dix (51 %) sont des cadres, quasiment tous (97 %) sont en CDI, 45 % sont âgés de 35 à 49 ans, et plus de trois sur dix (34 %) vivent en Île-de-France.
Pourquoi demander à télétravailler ? D'abord pour « réduire ou supprimer » les trajets entre le domicile et le lieu de travail, répondent plus de la moitié des télétravailleurs (54 %). « Comme l'an dernier », le temps consacré au transport est le premier sujet de motivation, a souligné Mme Godon.
Neuf télétravailleurs sur dix disent avoir gagné « une plus grande autonomie » (90 %) et une meilleure efficacité (89 %). Autres grands bénéfices : « un meilleur équilibre entre vie professionnelle et personnelle » (85 %) et une diminution de la fatigue (85 %).
Mais, paradoxalement, six télétravailleurs sur dix déplorent « une difficulté à séparer les temps relevant de la vie privée » et ceux de l'activité professionnelle, selon l'étude. Et plus de la moitié s'inquiètent pour leur santé psychologique (54 %), avec notamment des craintes d'isolement.
Cette étude a été réalisée en ligne, du 30 novembre au 11 décembre 2018, auprès d'un échantillon de 1 604 salariés, dont 581 managers, représentatif de la population active salariée du secteur privé travaillant dans des entreprises d'au moins 10 salariés.