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Gouvernement

Démission de Sébastien Lecornu: la CGT dénonce un chaos institutionnel

6 octobre 2025 | Mise à jour le 6 octobre 2025
Par , et | Photo(s) : École Polytechnique © CC BY -SA 2.0
Démission de Sébastien Lecornu: la CGT dénonce un chaos institutionnel

Le premier ministre Sébastien Lecornu aura tenu vingt-sept jours avant de présenter sa démission lundi 6 octobre.

À peine nommé, le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté ce lundi matin sa démission, actant la fin du gouvernement le plus bref de la Ve République, fragilisé par des dissensions internes et des critiques sur la composition de son équipe. La CGT, qui lui avait reproché son manque de rupture et d’engagement concret après l’avoir rencontré, estime qu’il « n’a pas eu le courage d’affronter les grands patrons ».

C'est le gouvernement le plus éphémère de la Ve République. Ses ministres à peine nommés, Sébastien Lecornu a remis ce lundi matin sa démission au président de la République, qui l'a acceptée. Il aura tenu quatorze heures ! « Les conditions n'étaient plus remplies. La composition du gouvernement au sein du socle commun n'a pas été fluide et a donné lieu au réveil de quelques appétits partisans » a déclaré le Premier ministre démissionnaire lors d'une allocution devant Matignon en fin de matinée. Sa proposition de gouvernement, présentée dimanche soir, a déclenché de vives critiques, y compris au sein de son camp. Outre la reconduction de la plupart des anciens ministres, la nomination de Bruno Lemaire, ancien ministre des Finances, aux Armées, a fait dire à Bruno Retailleau que le gouvernement proposé « ne reflète pas la rupture promise ».

Une provocation de trop pour Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre dernier après la démission de François Bayrou. Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale et la majorité relative du Nouveau Front Populaire aux législatives de juin 2024, c'est le troisième Premier ministre de droite nommé par Emmanuel Macron qui jette l'éponge. Le président de la République aurait confié à Sébastien Lecornu « la responsabilité de mener, d'ici mercredi soir, d'ultimes négociations afin de définir une plateforme d'action et de stabilité pour le pays », selon un communiqué de l’Élysée.

Une fragilité politique

La CGT a estimé dans un communiqué que le « président de la République a fait le choix du chaos institutionnel », et que le Premier ministre démissionnaire « N'a pas eu le courage d'affronter les grands patrons [ni de] rompre avec la politique de l’offre ». Une fragilité politique que Sébastien Lecornu avait lui-même admis lors de sa dernière rencontre avec l'intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU, Solidaires) le mercredi 24 septembre dernier. Rencontre qualifiée alors d'occasion manquée par la numéro un de la CFDT Marylise Léon qui prenant la parole au nom de l'intersyndicale regrettait de n'avoir reçu aucune réponse claire aux attentes légitimes du monde du travail.

Reçue par deux fois à Matignon, la CGT avait fustigé de n'avoir de la part de Sébastien Lecornu, ni actes de rupture, ni engagement concret. Comparé à un sphinx qui ne dit rien, le chef de gouvernement avait en effet refusé d'enterrer les mesures tant décriées prévues dans le budget Bayrou, à savoir l'année blanche et le gel des prestations, la suppression de 3000 postes de fonctionnaires, la baisse de budget des services publics. Dans la droite ligne de son prédécesseur, Sébastien Lecornu avait aussi refusé d'abroger la réforme de la retraite à 64 ans et avait balayé d'un revers de main la mise en place d'une taxe Zucman visant à une plus grande justice fiscale. Pour la centrale syndicale, « il n'y aura pas de stabilité sans justice sociale ».