L’avenir de la centrale de Cordemais de nouveau en suspens
Cordemais, l’une des deux dernières centrales à charbon en France, veut carburer au vert. Le 17 avril, près de 500 élus et militants sont venus défendre le projet... Lire la suite
« Les fédérations syndicales FNME-CGT, CFE Énergies, FCE-CFDT et FO Énergie et Mines appellent les salariés à se mobiliser le 8 avril, jour du 75e anniversaire de la loi de nationalisation fondatrice d'EDF et de GDF », a demandé l'interfédérale dans un communiqué transmis mardi au personnel. Il s'agira de la 6e journée de grève et de mobilisation depuis le 26 novembre. La dernière a eu lieu le 10 février. Le secrétaire général de la CGT Mines-Energie Sébastien Ménesplier a précisé que son organisation appelait également, seule, à une journée d'actions le 25 mars.
La semaine dernière, les syndicats majoritaires du groupe ont été reçus séparément par les directeurs de cabinet des ministres de l'Économie et de la Transition écologique, Bruno Le Maire et Barbara Pompili, afin d'être informés de l'avancée des discussions avec la Commission européenne, gardienne des règles de la concurrence. Ces discussions sur l'avenir d'EDF entrent dans leur phase finale, mais aucun accord n'a encore été signé, alors que les syndicats redoutent le démantèlement de leur groupe.
Le gouvernement français et la direction d'EDF soutiennent le projet Hercule, qui vise à réorganiser l'entreprise en trois entités pour lui donner plus de moyens et lui permettre de se développer dans les renouvelables, tout en assurant de lourds investissements dans le nucléaire. Des parlementaires de l'opposition de droite et de gauche, ainsi qu'un représentant de l'intersyndicale d'EDF, ont eux été reçus mercredi par des conseillers de Jean Castex à Matignon, où ils ont exprimé leur refus du projet.
« Le gouvernement nous a dit que l'accord avec Bruxelles serait prêt d'ici six à huit semaines et qu'un projet de loi serait présenté vers l'automne », a indiqué le député (PCF) Sébastien Jumel à l'AFP. « Matignon a été incapable de convaincre sur la préservation de l'entreprise intégrée. Nous avons exigé d'avoir le texte de l'accord » avec Bruxelles. « Nous travaillons effectivement à l'obtention d'un accord pour pouvoir faire la réforme avant la fin du quinquennat », a-t-on indiqué mercredi au ministère de la Transition écologique, où on « ne s'avance pas sur un délai ».
Cet accord sera sous conditions, a redit le ministère, pour « préserver l'intégrité du groupe et lui permettre de continuer d'être un acteur majeur de la transition énergétique ». Selon Sébastien Jumel, la délégation reçue mercredi n'a pu obtenir « de garanties » sur les répercussions qu'aurait l'accord sur les prix de l'électricité. « Ce n'est pas au lendemain de l'accord qu'il faudra se réveiller », avait auparavant affirmé le député (LR) Julien Aubert à la presse.
« Jusqu'où le gouvernement est-il prêt à sacrifier la France pour satisfaire les exigences purement idéologiques de la Commission européenne ? », s'est demandé le député (LFI) Adrien Quatennens, rejetant « cette idée absurde que, quel que soit le secteur, il faut introduire de la concurrence ». « Ces négociations sont-elles sur le point d'aboutir ou sont-elles enlisées, comme l'a évoqué le PDG d'EDF ? Qui croire ? », s'inquiète de son côté l'interfédérale dans un communiqué. Elle a assuré également mesurer « le risque d'une possible accélération du calendrier institutionnel et législatif si les négociations venaient à aboutir prochainement entre le gouvernement français et la Commission européenne ».
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