Bouchage de trous
Ce déficit, dont les libéraux nous rebattent les oreilles depuis des lustres pour mieux faire accepter des économies drastiques serait donc en voie de comblement. Faut-il crier victoire ? Le comblement du trou résulte-t-il d’un cercle vertueux ? Pas vraiment, car ce rétablissement des comptes s’opère au prix d’économies qui n’ont rien de sociales.
Modulation des allocations familiales en fonction des revenus, transfert des allocations logement au budget de l'État, durcissement des conditions d'attribution, baisse des taux de remboursement maladie et transfert de la charge sur les complémentaires, suppression de milliers d'emplois dans les caisses et organismes de la protection sociale, de la santé et du médico-social…
Le nombre de médicaments, de soins et d’actes mal ou pas remboursés augmente, tandis que dans de nombreuses localités c'est le secteur 2 qui domine avec le dépassement d'honoraires.
Et comme si cela ne suffisait pas, le gouvernement entend encore renforcer l’austérité avec 11 milliards d’économies dans les hôpitaux et la fermeture de services dans de nombreux établissements publics de proximité, ainsi que le développement de plateformes public-privé faisant la part belle au privé.
Et que dire du recul du niveau de vie des retraités ? La branche retraite n’est devenue excédentaire qu’en raison des effets des réformes successives qui ont reculé l’âge de la retraite, imposé des décotes, permis le gel des pensions. Les retraités qui manifestent une fois de plus dans l’unité syndicale ce jeudi 29 septembre savent bien le tribut qu’ils paient à l’autosatisfaction de Marisol Touraine.