Un 1er-Mai pour construire
Dans ce climat délétère, le monde du travail a décidé de ne pas baisser les bras. On ne compte plus les luttes qui montrent la détermination des salariés à faire valoir leurs droits : chez Legrand en Normandie, chez Candia en Auvergne, au MIN de Rungis avec les travail-leurs sans papiers, au CHU de Limoges, à RTE où le référendum d'entreprise, cheval de Troie de la loi « travail » dans l'entreprise, a connu un revers cinglant… La liste de ces batailles n'a rien d'un inventaire à la Prévert (1). Entre elles un point commun : le refus de la dégradation sans fin des conditions de travail dans l'entreprise et dans les services publics.
Ce ras-le-bol s'exprime aussi avec force dans la grève générale illimitée des Guyanais. Le département ultramarin est devenu le symbole de l'abandon de la République, à l'instar des autres DOM-TOM, mais aussi – quoique dans une moindre mesure – dans les zones rurales ou dans les banlieues, comme en témoigne notre enquête à Bobigny.
Des ouvriers aux cadres, des fonctionnaires aux travailleurs sans papiers, des « ubérisés » aux privés d'emplois ou aux retraités, nous vivons au quotidien les conséquences asociales des politiques d'austérité qui, depuis des décennies (mal)mènent le monde et les peuples.
C'est dans ce contexte que doivent se construire les manifestations du 1er mai, pour faire de cette fête des travailleurs et de la solidarité internationale, un moment fort de revendications pour le progrès social et contre l'extrême droite.
(1) Clin d'œil à l'auteur du Temps perdu dont on célèbre, le 11 avril, le quarantième anniversaire de la disparition.
Dis donc camarade Soleil
Tu ne trouves pas que c´est plutôt con
De donner une journée pareille
À un patron ?