Septembre orageux pour la Macronie
En titrant ce lundi 16 septembre « La bataille contre la réforme des retraites est bel et bien lancée » et en proposant un sondage en ligne sur la question « Une convergence des luttes vous paraît-elle possible contre la réforme des retraites ? », le Figaro résume assez bien une situation potentiellement explosive sur ce dossier en particulier, mais plus généralement sur d'autres questions sociales, économiques et environnementales.
Si certains observateurs semblaient se féliciter d'un isolement voire d'une division des syndicats qui contestent la réforme telle qu'elle s'annonce, il faut bien se rendre à l'évidence : c'est un septembre orageux pour la Macronie.
Avec la grève massive le 13 septembre des agents de la RATP qui entendent défendre les spécificités de leur régime de retraite, la mobilisation des professions libérales réunies sous le collectif SOS Retraites pour sauver leur régime de retraite complémentaire, les appels à de premières mobilisations pour le 21 (FO) et le 24 septembre, nous sommes en effet entré dans le vif du sujet.
Le quatuor Macron-Philippe-Buzyn-Delevoye a beau s'évertuer à communiquer, à tenter de diviser le champ syndical en choisissant ses interlocuteurs privilégiés (en l'occurrence la CFDT et l'Unsa invités à rencontrer le chef de l'État), rien n'y fait et même l'élasticité du calendrier de cette réforme majeure du quinquennat ne convainc pas des bonnes intentions de l'exécutif. Les sondages marquent une défiance de l'opinion. Celle-ci est nourrie par cette simple question à laquelle les propositions de Delevoye n'apportent aucune réponse : « à quel âge je vais pouvoir partir en retraite et quel sera mon niveau de pension ? »
Mais la défiance sur la capacité du gouvernement à mener une réforme socialement juste s'enracine aussi dans le fort niveau de colère sur bien d'autres sujets. Les mobilisations de cet été chez les pompiers et dans les services d'urgence n'ont fait que s'amplifier. Et voilà que ce 16 septembre ce sont aussi les agents des finances publiques qui se sont fortement mobilisés pour défendre leurs missions et leurs emplois indissociables d'une proximité territoriale de leurs services.
Également au menu de ce septembre noir pour Macron l'appel de Greta Thunberg et des jeunes du monde entier relayé par 60 organisations écologistes et de défense des droits sociaux à faire « grève, quel que soit notre âge pour mettre en pause l'espace d'une journée ce système économique ».
Cette météo sociale qui vire à l'orage pour l'exécutif n'est pas sans effet sur Emmanuel Macron qui, ce lundi 16 septembre devant les députés et sénateurs de sa majorité ainsi que l'ensemble du gouvernement, a appelé ses troupes à prendre leur temps sur la réforme des retraites, sans pour autant reculer. Les organisations syndicales ont donc le temps pour convaincre, proposer et mobiliser.