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COMMERCE ET SERVICES

En grève, les salariés CGT du palace Park Hyatt Vendôme haussent le ton

12 octobre 2018 | Mise à jour le 12 octobre 2018
Par | Photo(s) : Clément Martin
En grève, les salariés CGT du palace Park Hyatt Vendôme haussent le ton

Rassemblement devant l'hôtel de luxe Park Hyatt, rue de la Paix, pour dire non à la sous traitance dans l'hôtellerie.

Les salariés CGT du Palace Park Hyatt Vendôme et ceux d'une entreprise de sous-traitance qui réalise le ménage du palace sont en grève depuis plus de deux semaines. En jeu ? Une augmentation de salaires pour les uns, l'intégration au sein du Park Hyatt Vendôme pour les autres.

À Paris, de L'Opéra à la Place Vendôme tout n'est que luxe et gens pressés. Joggeurs indifférents à la marche du monde, hommes et femmes d'affaires, touristes argentés… Du coup, le piquet de grève devant le numéro 5, de la rue de la Paix dénote dans le quartier huppé. Avec constance, dès 6 heures du matin, les employés du Park Hyatt Vendôme, situé à du pas de l'Obélisque (IIe arrondissement), tiennent le siège. Devant la porte principale de ce 5 étoiles — condamnée depuis le début du mouvement — les salariés tapent le ramdam. Corne de brume, tambour de fortune, klaxon… Tout est bon pour faire entendre la voix des petites mains des palaces.

Depuis le 25 septembre, quelque 80 employés de l'hôtel de luxe organisent une grève qui mêlent les doléances des salariés de la sous-traitance (les équipes de nettoyage qui revendiquent d'être intégrées aux effectifs du palace) et celles des salariés qui, en interne, réclament une augmentation de salaire de 3 € de l'heure. Soutenus par la CGT des hôtels de prestige et économique (CGT-HPE), ils sont déterminés à faire entendre leur voix et faire valoir leurs droits syndicaux.

Le cas de la sous-traitance

Quand elle évoque son travail, Aninata Fofana, « femme de chambre depuis huit ans chez Hyatt Vendôme », dit simplement que son travail n'est pas facile. Un euphémisme selon les témoignages qui depuis se font entendre dans les médias. Ce mouvement solidaire et pugnace lui donne la force de lutter. Et depuis 17 jours, elle bagarre pour son intégration au sein de l'hôtel. « On veut être “internalisés”. On veut l'embauche de tous les salariés de la sous-traitance, car on ne veut plus travailler avec STL (le sous-traitant NDLR) », explique d'une voix décidée cette jeune femme d'origine ivoirienne. Une revendication qui porte autant sur l'obtention de meilleures conditions de travail que pour avoir des représentants syndicaux de proximité.

Augmentation de salaire

NVO, la Nouvelle Vie ouvriere, le magazine des militants de la CGT

Porte-voix à la main, Sameh Hamouda est l'un des rares hommes à être présents sur le piquet de grève. Technicien de maintenance depuis quatre ans, il officie au sein de l'effectif interne du palace. Mais, comme une dizaine de ses collègues, il a décidé de se joindre le mouvement de grève pour revendiquer une augmentation de salaire de 3 € de l'heure.

« On veut être payé comme les autres palaces, les 5 étoiles. Mais, comme Hyatt possède aussi des Regency, qui n'ont que 4 étoiles. Du coup, la direction considère qu'elle peut nous aligner sur ce type d'hôtel », explique Sameh Hamouda. « Sauf que c'est un palace ici. Les clients qui payent cher sont aussi plus exigeants. Ils attendent un autre service », reprend-il. Les conditions de travail sont donc à la hauteur des exigences de service. « On travaille en 3×8. S'il y a un problème dans une chambre, une fuite dans une salle de bain, à n'importe quelle heure, il y aura une intervention ». Un service qui, s'il est censé justifier le prix exorbitant de la nuitée, doit aussi pouvoir se retrouver dans les salaires des employés, estiment les grévistes.

Le palace et la justice

Malgré la force et la vitalité de ce mouvement, la direction refuse toujours de négocier. Pire, elle a fait venir d'autres personnels de ménage pour tenter de briser la grève ou encore empêcher la libre circulation des représentants du personnel et des délégués syndicaux dans l'hôtel. Des faits constitutifs du délit d'entrave selon la CGT-HPE qui a décidé de porter l'affaire devant les tribunaux. Mercredi 10 octobre, elle assignait la direction en référé devant le TGI de Paris pour entrave au droit syndical.

Décision attendue vendredi 12 octobre.