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NUCLÉAIRE

Fessenheim : suite et fin d'une fermeture douloureuse

30 juin 2020 | Mise à jour le 30 juin 2020
Par | Photo(s) : M. Fourmy /Andia
Fessenheim : suite et fin d'une fermeture douloureuse

Technicien en salle de simulation de commande d'un réacteur dans la centrale de Fessenheim.

Alors que le réacteur numéro 2 de la centrale nucléaire de Fessenheim a commencé à être mis à l'arrêt le 29 juin, prélude à la fermeture totale et définitive du site, retour sur notre article de mars dernier qui en présentait les enjeux. Le réacteur numéro 1 avait été interrompu le mois précédent…

Annoncée depuis 2012, la perspective de la fermeture définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim, en Alsace, n'a donné lieu à aucune anticipation quant à la reconversion des personnels qui y travaillent. Ainsi, la centrale elle-même compte 850 salariés EDF et 250 prestataires, soit 1 100 salariés. Si l'on agrège les emplois induits, cela représente environ 5 500 emplois.

L'arrêt programmé au 30 juin de la seconde tranche, après celui intervenu sur le premier réacteur le 22 février dernier, va progressivement faire disparaître l'ensemble de ces emplois, d'où la colère de la FNME-CGT. « Ces destructions massives d'emplois à venir devront être assumées politiquement », avertit la fédération CGT.

Alors que, depuis ces dix dernières années, la région Alsace perd plus de 1 000 emplois par an, elle doit se contenter de vagues promesses de reconversion, voire de projets aussi douteux que l'instauration de zones franches transfrontalières. De quoi scandaliser deux fois les élus locaux, privés de ressources (Fessenheim fait entrer dans les caisses du conseil départemental du Haut-Rhin quelque 50 millions d'euros par an) et devant faire face à une situation sociale dégradée.

Un gâchis improvisé

Quant aux perspectives industrielles promises, elles ont fait long feu, puisque c'est finalement en Allemagne que le constructeur automobile américain Tesla installera son usine de batteries. On s'interroge aussi sur les effets de la diminution de production d'électricité. L'hiver dernier, Fessenheim avait encore permis d'éviter un épisode de rupture lors d'un pic de grand froid.

Les accords passés avec l'Allemagne en termes de fourniture d'électricité d'origine éolienne ou photovoltaïque avaient alors montré leurs limites en l'absence de soleil et de vent… Quant à l'appel à d'autres fournisseurs (Suisse), il faut compter sur leur stratégie de mise sur le marché de l'électricité au moment des pics (lorsque le mégawatt/heure atteint les 500 euros, plutôt que les 50 euros).

Fessenheim demeure en définitive un nœud permettant d'équilibrer la tension électrique entre la France, l'Allemagne et la Suisse. Or, les industries (chimiques et autres) ont besoin d'une stabilité de tension et de fréquence. Rien n'étant prévu pour le remplacement, on peut s'inquiéter de la suite…

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