Fête de l’Humanité 2025, veillée d'armes et convergence des luttes

La 90ème édition de la Fête de l'Humanité a battu des records d’affluence dans une ambiance de veillée d’armes syndicale. Le festival a donné un avant-goût de ce que sera le 18 septembre. Débats, stands et concert anniversaire des 130 ans de la CGT… Retour sur trois jours de luttes aussi belles qu'essentielles.

​​« La grève est tout sauf un slogan. Ceux qui parlent le plus de la grève générale sont ceux qui ne la font jamais. Avant de parler de la grève, il faut la faire, camarades » scande Sophie Binet à la Fête de l'Humanité, le samedi 13 septembre pendant une « carte blanche » qui lui est consacrée. La Secrétaire générale de la CGT fait salle comble, tant et si bien qu'il n'y a plus de place assise ; certains y assistent depuis dehors, sous la pluie battante.

Le succès de la mobilisation du 10 septembre est dans toutes les têtes. L’accent est mis sur les manifestations du 18 septembre. Les échanges portent sur les injonctions à la rigueur budgétaire et la nécessaire continuité d'une grande lutte contre l'extrême droite. Sophie Binet rappelle qu'il « n'y a pas de grèves sans syndicats » et encourage chaque travailleur à se syndiquer pour se protéger et lutter ensemble. Elle poursuit : « Syndiquez, organisez les collègues, développez les grèves sur tous vos lieux de travail […] Le premier motif pour se mettre en grève, c'est d'aller gagner du mieux pour soi et pour ses collègues. On va se battre pour la justice fiscale, demander de l’argent pour les services publics, l’abrogation de la loi sur les retraites et mettre fin aux licenciements. »

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT lors de l’édition 2025 de la Fête de l Humanité. Bretigny sur Orge, France-13/09/2025
Credit:SADAKA EDMOND/SIPA

610 000 visiteurs (selon les organisateurs) à la Fête de l’Huma

C’est la première fois de son histoire que la Fête de l'Humanité affichait complet avec 610 000 visiteurs. Dans ce contexte de mobilisation et de lutte sociale, la Fête a été le réceptacle d’une colère commune contre les coupes budgétaires et les politiques d’austérité annoncées. 

La CGT et l'intersyndicale sont à l’initiative de l'appel du 18 septembre avec un mot d’ordre clair :  « en grève, et toutes et tous en même temps », rappelle Sophie Binet. La Secrétaire générale de la CGT rappelle qu’en 2023 la mobilisation pour la réforme des retraites en 2023 n’aurait pas été possible sans l'appel de l’intersyndicale. 

De la révolte, de la colère mais aussi beaucoup de joie et de communion à la Fête de l’Huma. Au cœur du festival, on entend dans les allées beaucoup de revendications contre l'austérité du gouvernement : « Le 18 septembre, on veut un autre budget, de la justice écologique et de la justice fiscale pour tout le monde », relate Cathy, syndiquée CGT en Haute-Savoie. Les festivalières et festivaliers réclament un premier ministre correspondant aux votes des législatives et davantage de budget pour le service public. Sophie Binet encourage : « Nous sommes en position de force et ce n'est pas de la langue de bois. Macron n'a jamais été aussi seul et isolé. Ce n'est pas le moment de baisser les bras », encourage Sophie Binet. Un message qui semble être passé.

La lutte est belle : point d’orgue des 130 ans de la CGT

Le 25 septembre, la CGT fête ses 130 ans. Pour l'occasion, la Vie Ouvrière édite un CD intitulé La lutte est belle reprenant des chants de luttes modernes et historiques, avec quelques créations originales. Plus de trente artistes se sont réunis. Certains d'entre eux étaient présents sur scène pour un concert spécial des 130 ans à la Fête de l’Huma.

Le concert a commencé par une revisite de “Bella Ciao” façon rap par Petite Gueule. Le Belge Noé Preszow a livré sa version de Le Pieu. Les Vulves Assassines sont venues scander l'hymne punk Bienvenue dans mon open space et casser une guitare. Les Goguettes ont parodié Renaud et le Medef en même temps en déclenchant l’hilarité du public. Planète Boum Boum, Mathilde, Bonbon Vaudou et tant d’autres se sont passé le relais en alternant les styles. Mais le point d’orgue a été la reprise de « L'Internationale » par Corinne Masiero qui a offert le happening absolu de la fête de l'Huma. Rendez-vous le 18 septembre.