22 octobre 2019 | Mise à jour le 22 octobre 2019
L'entreprise américaine de solutions informatiques et de téléconseil Conduent (ex-Xerox) s'apprête à fermer son site de Sophia Antipolis (Alpes-Maritimes), où sont employées 220 personnes, notamment pour délocaliser au Maroc, a-t-on appris vendredi de sources syndicales.
« Suite à la rupture de contrat entre AppleCare et la société de téléconseil Conduent, 220 salariés du site Conduent de Sophia-Biot se retrouvent depuis juillet en situation de chômage technique et sont frappés de plein fouet par un plan social », a dannoncé le député des Alpes-Maritimes LR Eric Ciotti.
« Le motif officiel est l'insuffisance de flux d'appels, mais dans le même temps, ils recrutent près de Valence et ouvrent aussi à Agadir au Maroc », ont dénoncé auprès de l'AFP Sylviane Colombani, déléguée CFDT et Nicolas Ogeron, un syndiqué CGT et porte-parole des salariés.
Depuis le 12 juillet, le site de Sophia Antipolis ne reçoit plus d'appels et le personnel a été placé sous le régime de la mise à disposition, autrement dit avec un salaire, mais sans activité, tandis que des négociations ont débuté pour un plan de sauvegarde de l'emploi, selon Mme Colombani et M. Ogeron.
Ce n'est que récemment que le personnel a découvert les mesures proposées par Conduent, qualifiées d'« insuffisantes et ridicules » par Mme Colombani et M. Ogeron, à la veille d'un rassemblement organisé lundi devant les locaux de la société.
En l'état actuel des négociations, les représentants du personnel craignent que leurs collègues, des téléconseillers faiblement diplômés, ne « se retrouvent pour la plupart en grande précarité et sans formation ». « Il y a de jeunes parents qui viennent de s'endetter pour un logement ou des plus de 45 ans qui sont refusés ailleurs », souligne Mme Colombani.
« Un congé de reclassement de huit mois est demandé pour coïncider avec la rentrée scolaire 2020 et la possibilité de s'inscrire à des formations, mais la direction n'en propose que six. L'indemnité supralégale est limitée à un mois de salaire et la prime de reclassement pour aller à Valence de seulement 5 000 euros », contestent Mme Colombani et M. Ogeron.
En outre, le site de Valence est « lui-même en danger », met en garde M. Ogeron.