Avec le CSE, les représentants des salariés "inquiets"
Avec l’arrivée du comité social et économique (CSE), les représentants des salariés sont « inquiets » pour leur capacité d’action face à des directions d’entreprises qui « semblent pouvoir (en) profiter avantageusement » , selon une étude Ifop pour Syndex publiée jeudi 17 janvier.
Plus de sept représentants du personnel sur dix (75%) se disent « inquiets » face au passage au CSE, et quatre sur dix (41%) « craignent un affaiblissement » de leur poids « face à celui de la direction » dans cette nouvelle structure, d’après cette enquête.
Inquiétudes pour la négociation et le fonctionnement des CSE
« Les inquiétudes sont fortes au moment de la négociation » mais aussi « du fonctionnement » , a souligné lors d’une présentation de cette étude Olivier Laviolette, membre du comité de direction de Syndex, cabinet d’expertise pour les représentants des salariés. Créé par l’une des ordonnances qui ont réformé le droit du travail, le CSE fusionne et remplace les CE, DP et CHSCT, qui devront avoir disparu au 1er janvier 2020 dans les entreprises.
Les représentants du personnel « pensent qu’in fine, ce sont les salariés les grands perdants » de la disparition des comités d’entreprises (CE), délégués du personnel (DP) et comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), a ajouté M. Laviolette.
Les élus craignent la diminution de leurs moyens
Parmi les inquiétudes des représentants du personnel apparaissent la crainte « d’une diminution des moyens alloués » (41%), « d’une diminution du temps disponible pour accompagner les salariés et répondre à leurs questions » (39%), d' »une moins bonne prise en compte des enjeux de santé au travail » (33%), « d’une perte de proximité des élus par rapport aux salariés » (28%) ou « d’un déficit d’expertise des représentants du personnel » (22%).
Six représentants des salariés sur dix (60%) estiment que le CSE « va détériorer » le dialogue social dans leur entreprise. Et l’étude montre « une très forte anticipation d’une détérioration dans les entreprises les plus importantes » , dont celles comptant plusieurs sites, a souligné Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et Stratégies d’entreprise de l’Ifop.